L’actualité ivoirienne est secouée par ce qu’il est convenu d’appeler « Affaire DG MTN ». En effet, Aimable Mporé, patron de cette compagnie de téléphonie mobile en Côte d’Ivoire est persona non grata. La raison ? Il aurait jeté le discrédit sur notre pays par rapport à l’acte d’escroquerie qu’a commis une des secrétaires du Président de la République. La proche collaboratrice de Laurent Gbagbo a utilisé les papiers en-tête du Palais présidentiel pour extorquer 65 millions à MTN. Légèreté ou mauvaise foi ? Une chose est certaine : Aimable Mporé est dans l’œil du Cyclone. A l’heure où nous mettions sous presse, il a dû certainement quitter le territoire ivoirien, sauf changement de dernière minute. Cependant, la décision du ministère de l’Intérieur laisse perplexe. On veut faire porter le chapeau à une personnalité qui ne constitue véritablement pas l’événement. Le vrai fait a pour lieu la Présidence de la République. Après le limogeage du directeur du Protocole de Gbagbo, de son aide de camp Logbo, voilà qu’une de ses secrétaires est au cœur d’un scandale. Veut-on noyer le poisson dans l’œuf ou saboter les activités de MTN, concurrence oblige ? L’autre grand sujet d’actualité demeure l’éligibilité de la Côte d’Ivoire au PPTE (Pays pauvres très endettés). On assiste à un ballet des institutions de Bretton Woods en Côte d’Ivoire. Diby, le grand argentier ivoirien est confiant. Il multiplie les actes de bonne gouvernance. Pour lui, il est impérieux de privilégier l’annulation de la Dette extérieure estimée à 6000 milliards de Fcfa. Sinon, le retour à la croissance et aux investissements serait un leurre. Cette option crée des réactions impopulaires. Les fournisseurs de l’Etat estiment être les dindons de la farce. A qui l’Etat reste devoir 243 milliards de Fcfa. La bonne gouvernance a pris du plomb dans l’aile. Pendant qu’on doit instaurer un véritable plan Marshall de relance économique, l’exécutif ivoirien a d’autres chats à fouetter. Le rêve fou. Le grand Abidjan comme si le petit Abidjan n’avait pas besoin d’être renové. La refondation doit s’appuyer sur des fondations solides acquises depuis des décennies. Yamoussoukro la capitale a-t-elle véritablement besoin d’un parlement où des députés vont se prélasser en débattant sur l’inutile. Pendant que la population a faim ? Voilà la réalité. Les ressources de l’Etat doivent servir à combattre les disparités régionales et non les accroître.
A la prochaine traversée!
Par N’da Jean Yves
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