Nous vous proposions dans notre précédente parution, des extraits de la première partie du déballage fait par Simplice de Messé Zinsou, invité de la rédaction du quotidien « Le Temps ». Dans cette dernière partie, le président du Conseil d’administration de AERIA raconte ses déboires avec le PDCI-RDA, ses relations avec certains leaders politiques ivoiriens et jette un regard sur la sortie de crise en Côte d’Ivoire.
Des déboires, Simplice Zinsou en a eus avec le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI-RDA), quelque temps après la mort du premier Président de la République de la Côte d’Ivoire, Félix Houphouët- Boigny. D’abord avec la SITRAM et ensuite SIVOMAR. « Je ne sais pas si la vie du Président Houphouët-Boigny était liée à ma survie et à celle de mon entreprise. On m’a liquidé. J’ai été assassiné comme ça. Je dirais proprement (…) J’avais une cinquantaine d’agences en Afrique, en Europe et en Asie. Et tout s’est écroulé comme cela par la méchanceté d’un pouvoir. Sous prétexte que j’étais le fils d’Houphouët. Et aujourd’hui, ces gens-là viennent dire qu’ils sont houphouétistes, ils aiment Houphouët-Boigny », raconte-t-il, sans
rancœur ni rancune. Mais, loin de s’apitoyer sur son sort, Simplice Zinsou profite de ses malheurs pour se relancer, en participant au projet de l’aéroport Félix Houphouët-Boigny, pour prouver « qu’après la mer, on pouvait être dans les airs ». « Aujourd’hui, j’ai réussi mon pari », se réjouit-il, c’est-à-dire donner à l’aéroport d’Abidjan, « un aspect digne de la Côte d’Ivoire et du prestigieux nom qu’il porte ». Ayant vécu dans l’intimité du Président Houphouët pendant de longues années et partagé les derniers instants de sa vie, le PCA de AERIA retient du père fondateur de la Côte d’Ivoire moderne, qu’il était « quelqu’un de très secret », ce qui explique « sa longévité politique ». « Ce qui me permet de regarder aujourd’hui avec amusement, ceux qui disent : « le président Houphouët m’a dit ceci, le président Houphouët m’a confié cela ». Ce sont tous des mystificateurs », lance-t-il. Et d’ajouter que « ceux qui se réclament de lui, sont ceux qui lui ont fait les pires misères à la fin de sa vie. Ils se disent Houphouëtistes parce que ça les arrange, alors qu’ils ambitionnaient d’effacer le nom d’Houphouët Boigny de la mémoire collective des Ivoiriens, ce qui est impossible (…) Aujourd’hui, tout le monde parle, mais personne n’est dépositaire de rien. Houphouët- Boigny appartient à toute la Côte d’Ivoire et personne n’a le monopole de sa pensée ». Parlant de ses relations avec Henri Konan Bédié, Guéi Robert et Laurent Gbagbo, Simplice Zinsou a révélé qu’il a des « rapports cordiaux » avec tout le monde, surtout « avec les humbles ». Mais, avec le Président Gbagbo, ses relations sont différentes. « Ce sont des relations d’amitié et de fraternité qui dépassent le cadre politique. J’aime son courage », a-t-il expliqué. A propos de la rébellion du 19 septembre 2002, Simplice Zinsou a estimé que la Côte d’Ivoire est restée debout grâce aux acquis sur lesquels Laurent Gbagbo s’est appuyé pour « sauver la République ». Toutefois, l’ex-président d’honneur de l’Africa Sports pense qu’il ne faut pas se précipiter pour organiser les élections, même si les différentes étapes du processus de sortie de crise avancent « cahin-caha ». « On ne peut pas aller aux élections alors que certains ont encore des armes dans certaines régions. Parce qu’une élection dans la précipitation, c’est entraîner la Côte d’Ivoire dans le gouffre », a-t-il fait remarquer. C’est pourquoi, il invite les politiciens et la communauté internationale à comprendre que les problèmes de la Côte d’Ivoire ne seront réglés que par les Ivoiriens. « Laissons les Ivoiriens eux-mêmes assumer leur propre destin. Ce n’est pas l’extérieur qui donnera le mode d’emploi de la République de Côte d’Ivoire », a précisé Simplice Zinsou, pour qui Laurent Gbagbo a « beaucoup de chance », parce qu’il n’y a pas d’opposition en Côte d’Ivoire.
Olivier Dion
Des déboires, Simplice Zinsou en a eus avec le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI-RDA), quelque temps après la mort du premier Président de la République de la Côte d’Ivoire, Félix Houphouët- Boigny. D’abord avec la SITRAM et ensuite SIVOMAR. « Je ne sais pas si la vie du Président Houphouët-Boigny était liée à ma survie et à celle de mon entreprise. On m’a liquidé. J’ai été assassiné comme ça. Je dirais proprement (…) J’avais une cinquantaine d’agences en Afrique, en Europe et en Asie. Et tout s’est écroulé comme cela par la méchanceté d’un pouvoir. Sous prétexte que j’étais le fils d’Houphouët. Et aujourd’hui, ces gens-là viennent dire qu’ils sont houphouétistes, ils aiment Houphouët-Boigny », raconte-t-il, sans
rancœur ni rancune. Mais, loin de s’apitoyer sur son sort, Simplice Zinsou profite de ses malheurs pour se relancer, en participant au projet de l’aéroport Félix Houphouët-Boigny, pour prouver « qu’après la mer, on pouvait être dans les airs ». « Aujourd’hui, j’ai réussi mon pari », se réjouit-il, c’est-à-dire donner à l’aéroport d’Abidjan, « un aspect digne de la Côte d’Ivoire et du prestigieux nom qu’il porte ». Ayant vécu dans l’intimité du Président Houphouët pendant de longues années et partagé les derniers instants de sa vie, le PCA de AERIA retient du père fondateur de la Côte d’Ivoire moderne, qu’il était « quelqu’un de très secret », ce qui explique « sa longévité politique ». « Ce qui me permet de regarder aujourd’hui avec amusement, ceux qui disent : « le président Houphouët m’a dit ceci, le président Houphouët m’a confié cela ». Ce sont tous des mystificateurs », lance-t-il. Et d’ajouter que « ceux qui se réclament de lui, sont ceux qui lui ont fait les pires misères à la fin de sa vie. Ils se disent Houphouëtistes parce que ça les arrange, alors qu’ils ambitionnaient d’effacer le nom d’Houphouët Boigny de la mémoire collective des Ivoiriens, ce qui est impossible (…) Aujourd’hui, tout le monde parle, mais personne n’est dépositaire de rien. Houphouët- Boigny appartient à toute la Côte d’Ivoire et personne n’a le monopole de sa pensée ». Parlant de ses relations avec Henri Konan Bédié, Guéi Robert et Laurent Gbagbo, Simplice Zinsou a révélé qu’il a des « rapports cordiaux » avec tout le monde, surtout « avec les humbles ». Mais, avec le Président Gbagbo, ses relations sont différentes. « Ce sont des relations d’amitié et de fraternité qui dépassent le cadre politique. J’aime son courage », a-t-il expliqué. A propos de la rébellion du 19 septembre 2002, Simplice Zinsou a estimé que la Côte d’Ivoire est restée debout grâce aux acquis sur lesquels Laurent Gbagbo s’est appuyé pour « sauver la République ». Toutefois, l’ex-président d’honneur de l’Africa Sports pense qu’il ne faut pas se précipiter pour organiser les élections, même si les différentes étapes du processus de sortie de crise avancent « cahin-caha ». « On ne peut pas aller aux élections alors que certains ont encore des armes dans certaines régions. Parce qu’une élection dans la précipitation, c’est entraîner la Côte d’Ivoire dans le gouffre », a-t-il fait remarquer. C’est pourquoi, il invite les politiciens et la communauté internationale à comprendre que les problèmes de la Côte d’Ivoire ne seront réglés que par les Ivoiriens. « Laissons les Ivoiriens eux-mêmes assumer leur propre destin. Ce n’est pas l’extérieur qui donnera le mode d’emploi de la République de Côte d’Ivoire », a précisé Simplice Zinsou, pour qui Laurent Gbagbo a « beaucoup de chance », parce qu’il n’y a pas d’opposition en Côte d’Ivoire.
Olivier Dion
