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Société Publié le jeudi 2 avril 2009 | Nord-Sud

Corruption, népotisme, paresse,… - L`inconscience généralisée

« La corruption a encore de l'avenir parce que nous sommes faibles moralement. Même l'évidence n'est pas évident pour nous. » Un jugement sévère. Mais, émanent d'un haut cadre de l'administration publique, ce constat est assurément interpellateur à plus d'un titre. Plus besoin aujourd'hui de chercher les signes de notre dégénérescence collective. Ils sont patents. La notion du temps par exemple. Combien sont-ils les Ivoiriens qui se soucient aujourd'hui d'arriver à l'heure au travail ou à un rendez-vous ? « C'est choquant de parler d'heure africaine. L'heure est universelle. La respecter, c'est permettre déjà aux autres de mener d'autres activités », analyse MG, un banquier. De fait, la tendance généralisée à prendre tout son temps, signifie simplement que les Ivoiriens n'ont pas encore compris que le temps, c'est de l'argent. Imaginons un tailleur qui obtient un marché d'habits. Il doit livrer le produit fini au bout d'une journée de travail, s'il l'entame à 7 heures du matin. Le brave monsieur a certainement plus dormi que de raison et, les embouteillages aidant ou à cause d'une grève des gbakas, il n'ouvre son atelier qu'à 11 heures. Si le client devait embarquer absolument avec sa marchandise la nuit, vers l'Europe, c'est raté ! Et, le tailleur n'a plus que ses yeux pour pleurer.
En plus de ne plus respecter le temps de travail, nous avons collectivement choisi, depuis quelques années, de nous octroyer des jours de repos supplémentaires. La semaine n'est plus de 5 jours dans la fonction publique. Vendredi est désormais jour férié et payé. Normal : il faut aller aux funérailles, célébrer des fêtes au village, mener des activités politiques. Progressivement, le jeudi est en train de rejoindre le vendredi. Dans l'inconscience la plus totale. Personne n'est responsable. L'exemple ne vient-il pas d'en haut ? Peu de personnes se soucient en fait de la nocivité de tels comportements pour la société.
En définitive, l'Ivoirien a perdu le goût du travail, de l'effort au profit du gain facile. Nous l'avons vu avec l'histoire des banques volantes. Ces structures qui proposaient des taux d'intérêt de plus de 1.000% ont même appâté des personnalités et des cadres. Le mal est donc très profond. Celui qui refuse de tomber dans le népotisme et la corruption est tout de suite indexé par son entourage. Comment ose-t-il refuser de faire comme tout le monde ?
La guérison prendra du temps. Elle ne viendra que si l'on commence à prendre conscience du danger que ces comportements font courir à la collectivité. A l'image de ce que John Jerry Rawlings a réussi au Ghana, seule une vraie volonté politique peut mettre fin à cette dérive suicidaire et induire un changement de mentalités et de comportements. Car, la corruption n'est pas une fatalité. Elle peut être réduite à sa plus simple expression.

Kesy B. Jacob
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