Des élements de la police criminelle font l'objet d'une poursuite judiciaire. Diai Max Henry, ingénieur marketing et son avocat, Me Diop Cheik sont après eux pour abus de pouvoir. Ces policiers ont, disent-ils « illégalement » arrêté et enfermé du 8 au 11 juin l'ingénieur, suite à un litige qui l'opposait à son associé, Guy Patrick Vodié. Max Henry et Guy Vodié sont tout deux associés d'une discothèque au Plateau : le « Grand Siècle ». Les affaires tournaient bien. Vodié avait même fini par acquerir 60% des parts de l'affaire contre 40% pour Max. Celui-ci avait toutefois la gestion de la boite. Il avait le pouvoir d'embaucher et de licencier. Mais, tout se gâte lorsque X. Inza, un comptable, arrive dans l'établissement, sur la proposition de Vodié. Mais le gérant le licencie après un certain nombre de fautes professionnelles. Vodié voit cela d'un mauvais œil et porte plainte au tribunal. Inza sera réintégré. Désormais, plus rien ne va entre les deux associés. Vodié demande à se retirer de l'affaire. Il accuse Max d'abus de confiance sur la somme de 36 millions de FCfa. Ce sont les 19 millions que Vodié a decaissés pour acquerir 60 % des parts du Grand Siècle, plus 17 millions pour détournement. Vodié saisit la police criminelle, « au lieu du 1er arrondissement », selon Me Diop. En tout cas, le lieutenant Kouassi Bi de la police criminelle fait enfermer Diai, pendant plus de 4 jours, d'après ce dernier. « Notre loi nous dit qu'on ne peut pas garder quelqu'un plus de 48 h. C'est une violation de ses droits», estime l'avocat. Diai Max affirme que pendant sa garde à vue, son associé a debarqué avec un protocole d'accord. Ils l'ont contraint à signer un papier stipulant qu'il renoncait à ses actions au Grand Siècle. En contrepartie, Vodié retirait sa plainte. C'est donc de sa céllule qu'il est sorti pour signer le papier contre sa libéréation. « J'ai une famille, deux enfants, j'avais peur, c'est pourquoi j'ai signé », explique l'infortuné associé. Ses « bourreaux » lui ont aussi demandé, dit-il, l'original de son contrat de bail. Le lieu de signature du contrat n'est pas propice, selon Me Diop. De plus, « c'est un contrat dans lequel la police criminelle n'a rien à avoir, elle ne s'occupe que des affaires penales. Lorsqu'il y a des difficultés dans l'exécution de leur contrat, c'est la cour arbitrale qui s'en occupe. C'est de l'abus, estime-t-il. Nous allons poursuivre les officiers de police qui se sont chargés de cette affaire et M. Vodié». Nous avons tenté de joindre M. Guy Vodié, en vain. Quant au lieutenant Kouassi Bi qui a instruit l'affaire, nous l'avons rencontré à la police criminelle. L'officier nous a brandi le secret professionnel pour toute réponse. Sûrement que la suite de la procedure situera mieux les uns et les autres.
Raphaël Tanoh
Raphaël Tanoh