La subdivision de la ville de Bouaké en 4 communes accentue les appétits des cadres de la région. Ceux-ci se battent entre eux par cantons interposés. Chacun veut imposer un nouveau découpage pour en récolter des dividendes politiques.
Le chef du canton de ''Pharis'' situé dans la ville de Bouaké n'est pas content du préfet de la vallée du Bandama. A l'origine de cette montée d'adrénaline, deux griefs nés le 14 octobre, au cours de la rencontre d'harmonisation du dernier découpage administratif de la ville de Bouaké en 4 communes. (Koko, Ahougnanssou, Belleville et Gbékékro).
Nanan Kouamé Kondro (le chef de canton) reproche au représentant du chef de l'Etat, Konin Aka, d'avoir porté atteinte à son «honorabilité» en expulsant de la salle son représentant N'guessan Kouadio Niablé. D'autre part, Sa majesté rejette, selon son porte-parole Djué Koffi Marcelin, le nouveau découpage validé par le préfet Konin Aka et qui prend désormais comme critère de délimitation «les rails». Et ce, en «violation flagrante», ajoute le porte-parole, des avis des élus, des cadres et de l'inspecteur du ministère de l'Intérieur qui avaient maintenu en 2008, puis le 12 octobre, les deux grands axes routiers comme bornes. Pour marquer son indignation face au choix du préfet, la notabilité traditionnelle du ''Pharis'' a animé récemment un point de presse à Konankankro, siège du canton. Elle a dénoncé une «supercherie» entretenue par certains élus et cadres des autres cantons qui les entourent.
La route contre les rails
Selon Djué Koffi Marcelin, l'affaire remonte à l'an 2008. Le préfet Konin Aka qui siégeait à l'époque à Kennedy a fait appel aux élus et aux cadres des 4 cantons (Gossan, Prepressou, Donhou, Pharis) qui se partagent les nouveaux territoires communaux pour statuer sur le projet des délimitations à établir. A l'issue des travaux, les deux grands axes routiers subdivisant la «capitale de la paix» en 4 communes du nord au sud d'Est en ouest ont été retenus comme critères de délimitation. Il s'agit précisément d'une part, de la route Abidjan-Katiola (Autoroute du Nord) coupant la ville du nord au sud. Et d'autre part de l'axe Béoumi-M'bahiakro (Boulevard Reine Pokou) passant par le carrefour Ranhôtel en allant vers Béoumi. Puis prolongeant de la gare « Mtt » en contournant le pont Djibo Sounkalo, passant par le marché ''Bromakoté'' pour déboucher sur le Rond-point du Collège adventiste et continuer vers M'bahiakro. Le croisement de ces deux axes au niveau du pont Ranhôtel est le point d'intersection. En partant de ce point vers Béoumi situé à l'ouest, il y a à droite (au nord) la commune de Koko et à gauche (au Sud) celle d'Ahougnanssou. Dans le sens opposé (coté Est) en allant du point d'intersection vers M'bahiakro, à gauche (Nord) est située la commune de Belleville et à droite (Sud) celle de Gbékékro. Au cours de la réunion du 12 octobre, l'inspecteur Boni Kouassi Albert du ministère de l'Intérieur, au dire de Djué Koffi Marcelin, a avalisé les délimitations de 2008 telles qu'énumérées ci-dessus. Mais, alors que dans les communes de Belleville et Gbékékro, le découpage semble ravir, tel n'est pas le cas pour Ahougnanssou où des cadres grognent. Au lendemain de la rencontre du 12 octobre, le porte-parole du chef de canton ''Pharis'' est convoqué par le Sous-préfet de Bouaké, M'bahia Kouadio Magloire pour lui faire part de la remise en cause du nouveau découpage par certains cadres du canton “Donhoun” de Bendékouassikro. C'est alors qu'une rencontre est convoquée le 14 octobre par le préfet à son cabinet. Le chef du canton “Pharis” se fait représenter par son notable N'guessan Kouadio Niablé. Au cours de ce conciliabule, des cadres du canton Donhou proposent la délimitation par le chemin de fer qui traverse la ville. Ce que refuse le notable de «Pharis». Lui exige que l'on s'en tienne à la route et rien qu'à cela.
De gros intérêts
En fait, pour ce dernier, le découpage par les rails fait perdre à la commune de Koko, donc à sa subdivision, des sites comme le Ranhôtel, la gare de train, le lycée Djibo, le Collège moderne Koko, le Campus 1, les usines Sitab, Trituraf, Cidt au profit de la commune d'Ahougnanssou. C'est là l'un des enjeux du différend. “Pharis” pourrait également perdre certains de ses villages tels que Konanplikro, Diabo-Sokoura, Assoumankro, quand le canton Donhoun récupèrerait ceux de Tchélékro, Sessenoua, et plusieurs campements qui leur sont rattachés. Lors des échanges des éclats de voix sont enregistrés. L'autorité a du mal à contenir le chahut. Exaspéré par ce manquement à son autorité, le préfet finira par vider les deux protagonistes dont le représentant du chef de canton «Pharis».
Pour la partie adverse que nous avons rencontrée le 16 octobre au quartier municipal, seul le découpage par le chemin de fer doit prévaloir. «Vous demanderez à n'importe quel fils de Bouaké quel est la limite entre Koko et Ahougnanssou ? On vous répondra spontanément que ce sont les rails. Je ne comprends donc pas cette histoire de route de Béoumi. Ce sont les rails que le projet a retenu. Le papier qu'ils vous présentent est un tract. Il n'est pas valable», argumente Koffi Koffi Célestin, cadre de Bouaké proche de Yoerg Michel et du Colonel Konan Antoine, accusés d'avoir tripatouillé le découpage initial. Yoerg Michel, ancien adjoint au maire de la ville et ingénieur des «Tp» (Entreprise de travaux publics), a fait sortir une carte pour attester le découpage par les rails qui a toujours existé entre Koko et Ahougnanssou.
Nous avons approché le préfet de Bouaké, Konin Aka. Il a bien voulu nous livrer son point de vue. C'était le week-end dernier à l'issue de la cérémonie de lancement des nouveaux bus devant desservir la capitale du Centre. Il s'est d'abord excusé auprès de sa Majesté le chef du canton «Pharis». Pour lui, il n'était nullement dans son intention de porter atteinte à son autorité. Seulement, le préfet de région regrette que le représentant du canton se soit mal comporté au cours de la cérémonie qu'il a initiée. Il a souhaité que «désormais le chef se fasse représenter par une personne digne de lui». Relativement au sujet du découpage communal, Konin Aka indiquera qu'avec les querelles, le dossier a été ramené au ministère de l'Intérieur. Il est donc faux, a-t-il protesté, de dire qu'il a pris partie pour un camp contre l'autre. Aussi, invitera-t-il les protagonistes à écrire au ministère pour l'informer de leurs desiderata.
Allah Kouamé, Correspondant régional
Le chef du canton de ''Pharis'' situé dans la ville de Bouaké n'est pas content du préfet de la vallée du Bandama. A l'origine de cette montée d'adrénaline, deux griefs nés le 14 octobre, au cours de la rencontre d'harmonisation du dernier découpage administratif de la ville de Bouaké en 4 communes. (Koko, Ahougnanssou, Belleville et Gbékékro).
Nanan Kouamé Kondro (le chef de canton) reproche au représentant du chef de l'Etat, Konin Aka, d'avoir porté atteinte à son «honorabilité» en expulsant de la salle son représentant N'guessan Kouadio Niablé. D'autre part, Sa majesté rejette, selon son porte-parole Djué Koffi Marcelin, le nouveau découpage validé par le préfet Konin Aka et qui prend désormais comme critère de délimitation «les rails». Et ce, en «violation flagrante», ajoute le porte-parole, des avis des élus, des cadres et de l'inspecteur du ministère de l'Intérieur qui avaient maintenu en 2008, puis le 12 octobre, les deux grands axes routiers comme bornes. Pour marquer son indignation face au choix du préfet, la notabilité traditionnelle du ''Pharis'' a animé récemment un point de presse à Konankankro, siège du canton. Elle a dénoncé une «supercherie» entretenue par certains élus et cadres des autres cantons qui les entourent.
La route contre les rails
Selon Djué Koffi Marcelin, l'affaire remonte à l'an 2008. Le préfet Konin Aka qui siégeait à l'époque à Kennedy a fait appel aux élus et aux cadres des 4 cantons (Gossan, Prepressou, Donhou, Pharis) qui se partagent les nouveaux territoires communaux pour statuer sur le projet des délimitations à établir. A l'issue des travaux, les deux grands axes routiers subdivisant la «capitale de la paix» en 4 communes du nord au sud d'Est en ouest ont été retenus comme critères de délimitation. Il s'agit précisément d'une part, de la route Abidjan-Katiola (Autoroute du Nord) coupant la ville du nord au sud. Et d'autre part de l'axe Béoumi-M'bahiakro (Boulevard Reine Pokou) passant par le carrefour Ranhôtel en allant vers Béoumi. Puis prolongeant de la gare « Mtt » en contournant le pont Djibo Sounkalo, passant par le marché ''Bromakoté'' pour déboucher sur le Rond-point du Collège adventiste et continuer vers M'bahiakro. Le croisement de ces deux axes au niveau du pont Ranhôtel est le point d'intersection. En partant de ce point vers Béoumi situé à l'ouest, il y a à droite (au nord) la commune de Koko et à gauche (au Sud) celle d'Ahougnanssou. Dans le sens opposé (coté Est) en allant du point d'intersection vers M'bahiakro, à gauche (Nord) est située la commune de Belleville et à droite (Sud) celle de Gbékékro. Au cours de la réunion du 12 octobre, l'inspecteur Boni Kouassi Albert du ministère de l'Intérieur, au dire de Djué Koffi Marcelin, a avalisé les délimitations de 2008 telles qu'énumérées ci-dessus. Mais, alors que dans les communes de Belleville et Gbékékro, le découpage semble ravir, tel n'est pas le cas pour Ahougnanssou où des cadres grognent. Au lendemain de la rencontre du 12 octobre, le porte-parole du chef de canton ''Pharis'' est convoqué par le Sous-préfet de Bouaké, M'bahia Kouadio Magloire pour lui faire part de la remise en cause du nouveau découpage par certains cadres du canton “Donhoun” de Bendékouassikro. C'est alors qu'une rencontre est convoquée le 14 octobre par le préfet à son cabinet. Le chef du canton “Pharis” se fait représenter par son notable N'guessan Kouadio Niablé. Au cours de ce conciliabule, des cadres du canton Donhou proposent la délimitation par le chemin de fer qui traverse la ville. Ce que refuse le notable de «Pharis». Lui exige que l'on s'en tienne à la route et rien qu'à cela.
De gros intérêts
En fait, pour ce dernier, le découpage par les rails fait perdre à la commune de Koko, donc à sa subdivision, des sites comme le Ranhôtel, la gare de train, le lycée Djibo, le Collège moderne Koko, le Campus 1, les usines Sitab, Trituraf, Cidt au profit de la commune d'Ahougnanssou. C'est là l'un des enjeux du différend. “Pharis” pourrait également perdre certains de ses villages tels que Konanplikro, Diabo-Sokoura, Assoumankro, quand le canton Donhoun récupèrerait ceux de Tchélékro, Sessenoua, et plusieurs campements qui leur sont rattachés. Lors des échanges des éclats de voix sont enregistrés. L'autorité a du mal à contenir le chahut. Exaspéré par ce manquement à son autorité, le préfet finira par vider les deux protagonistes dont le représentant du chef de canton «Pharis».
Pour la partie adverse que nous avons rencontrée le 16 octobre au quartier municipal, seul le découpage par le chemin de fer doit prévaloir. «Vous demanderez à n'importe quel fils de Bouaké quel est la limite entre Koko et Ahougnanssou ? On vous répondra spontanément que ce sont les rails. Je ne comprends donc pas cette histoire de route de Béoumi. Ce sont les rails que le projet a retenu. Le papier qu'ils vous présentent est un tract. Il n'est pas valable», argumente Koffi Koffi Célestin, cadre de Bouaké proche de Yoerg Michel et du Colonel Konan Antoine, accusés d'avoir tripatouillé le découpage initial. Yoerg Michel, ancien adjoint au maire de la ville et ingénieur des «Tp» (Entreprise de travaux publics), a fait sortir une carte pour attester le découpage par les rails qui a toujours existé entre Koko et Ahougnanssou.
Nous avons approché le préfet de Bouaké, Konin Aka. Il a bien voulu nous livrer son point de vue. C'était le week-end dernier à l'issue de la cérémonie de lancement des nouveaux bus devant desservir la capitale du Centre. Il s'est d'abord excusé auprès de sa Majesté le chef du canton «Pharis». Pour lui, il n'était nullement dans son intention de porter atteinte à son autorité. Seulement, le préfet de région regrette que le représentant du canton se soit mal comporté au cours de la cérémonie qu'il a initiée. Il a souhaité que «désormais le chef se fasse représenter par une personne digne de lui». Relativement au sujet du découpage communal, Konin Aka indiquera qu'avec les querelles, le dossier a été ramené au ministère de l'Intérieur. Il est donc faux, a-t-il protesté, de dire qu'il a pris partie pour un camp contre l'autre. Aussi, invitera-t-il les protagonistes à écrire au ministère pour l'informer de leurs desiderata.
Allah Kouamé, Correspondant régional