Miaka Oureto (secrétaire général du Fpi) sur Onuci-Fm à propos de la Cei : “Nous savions que le système disjoncterait à un moment ou à un autre”

Le secrétaire général du Fpi, Miaka Oureto, était, hier, sur les antennes de radio Onuci-Fm. Le numéro deux du parti d'Affi N'Guessan a fait un commentaire sur la crise liée à la radiation de noms sur la liste électorale, avant de donner sa recette sur la solution au problème Mambé. Pour le secrétaire général du Fpi, cette situation était prévisible. Entretien.


Depuis la semaine dernière, des incidents sont signalés un peu partout et c'est autour du procès à la radiation sur la liste électorale. Alors, secrétaire général du Fpi, quel est votre commentaire ?
Personnellement, je trouve que c'est vraiment regrettable qu'au moment où les acteurs politiques sont d'avis qu'il faut aller aux élections parce que celles-ci constituent la solution définitive à la crise et au moment où nous sommes en train de déployer ces efforts-là qu'il y ait ces genres de violence qui viennent retarder un peu le processus, qui viennent l'occuper. C'est vraiment dommage ! Je voudrais dire à l'attention de tous les frères Ivoiriens, de tous les acteurs politiques que les élections, on sait que c'est un enjeu important. Mais ce n'est pas pour autant qu'il faut nous affoler, violer les contrats que nous avons conclus et faire violence et retarder le processus. Parce qu'en réalité, il est prévu une phase qu'on appelle période de contentieux électoraux. Cela veut dire que tout le monde est convaincu que tant que ce sont les hommes et les machines qui vont faire l'essentiel du travail, forcément il doit avoir des erreurs qui vont apparaître quelque part, ces erreurs, il faut donc prendre le temps pour les corriger. Ces erreurs peuvent être multiformes, erreur de l'orthographe du nom, etc.
Et pour ce qui nous concerne, il y a que notre pays, la Côte d'Ivoire, tout le monde le sait, est multiethnique. Lorsqu'on dit qu'il y a une tricherie, vraisemblablement cela veut que la personne qui n'appartient à aucun de ces groupes ethniques, ce qu'il trouve comme intelligence la plupart du temps, c'est de prendre comme patronyme d'un groupe ethnique.

Alors que répondez-vous à ceux qui estiment que le Fpi, votre parti, ne respecterait pas le mode opératoire, c'est-à-dire que vous ne passez pas d'abord par les commissions électorales ?
Il faut le prouver parce que les gens racontent n'importe quoi. Sinon, nous (ndlr Fpi), au niveau du traitement de ce dossier-là, les dispositions que nous avons arrêtées sont conformes au mode opératoire. Il y a que nos responsables locaux chargés de ces questions-là, lorsqu'ils identifient des cas de fraude, en font des photocopies ; ils saisissent le tribunal, ils déposent une copie à la Cei locale et une à la Cei centrale. Voilà la démarche.

Mais est- ce que vous vous adressez d'abord à la Cei ?
Oui. On dépose une copie à la Cei locale et ensuite une à la Cei centrale. Ceux qui vous disent qu'on saisit directement le tribunal, je ne sais pas ce qu'ils veulent insinuer. En tout cas, ce n'est pas du Fpi qu'ils parlent, c'est d'une autre formation politique.

Le facilitateur entre en scène avec cette rencontre de Ouagadougou. Qu'attend votre parti de cette rencontre ?
Notre position est claire, le président du parti l'a exprimé. Disons que la confiance est rompue. Il faut que , de façon consensuelle, on mette un personnage neutre à la tête de la Cei et au demeurant, je dirais que depuis le départ même nous avions récusé toujours cette façon des choses, à savoir que la Cei était déséquilibrée. On a accepté, mais nous savions plus au moins qu'à un moment donné ou à un autre, le système disjoncterait. Donc, nous disons que c'est un problème de confiance et la liste électorale doit être propre. Alors dès lors que la confiance est rompue, il faut qu'on enlève Beugré Mambé et qu'on mette un personnage neutre à la tête de la Cei et qu'on essaie en plus de cela d'équilibrer un peu la Cei même au niveau de la Commission centrale.

Un personnage neutre selon vous, c'est qui ? Cela existe-t-il aujourd'hui en Côte d'Ivoire ?
Ecoutez ! Bien qu'il existe une multitude de partis en Côte d'Ivoire, il existe des Ivoiriens qui ne sont pas aussi " visibles " que moi. Nous avons des citoyens, qu’ils soient des travailleurs du public ou du privé, qui sont de hauts responsables à un niveau ou à un autre, peuvent être désignés. Nous avons dit qu'il y a des méthodes pour y parvenir .Puisqu 'aujourd'hui, c'est entre les deux groupes que les choses se gèrent, le Rhdp d'un côté et la majorité présidentielle de l'autre. Pourquoi, on ne demanderait pas à chacune des formations de donner une liste de 10 personnalités et qu'on puisse choisir une personne dont le nom reviendrait souvent.

C'est la méthode que vous préconisez?
C'est la méthode que nous préconisons.
Propos recueillis par De Bouaffo Sur Onuci FM