Kouakou Brou Jaquelin et les membres du groupement pour l'insertion des étudiants handicapés de Côte d'Ivoire (Giehpci) ne décolèrent pas.
Comment avez-vous fait la connaissance de Zoué Guy Ambroise ?
Nous nous sommes rencontrés au quai du campus, précisément à l'arrêt des bus qui desservent l'université de Cocody. C'est lui qui est venu vers moi. Je ne le connaissais pas auparavant. Nous étions à la rentrée de l'année universitaire de 2008-2009. Au cours de notre première conversation, M. Zoué s'est fait passer pour un collaborateur de notre ancien président, Zogbo Raphaël. C'est ainsi que nous avons échangé tout en promettant de nous rencontrer à nouveau pour renforcer les liens. On a échangé les contacts téléphoniques. Mais, j'avoue que nous n'avons pas abordé, à la première rencontre, la question des prises en charge. C'est à notre seconde entrevue à l'antenne de l'Inp non loin du quai à l'université qu'il a posé le sujet. Il m'a demandé si on avait des parents qui étaient intéressés par les prises en charge. Selon lui, il disposait d'aides financières pour les grandes écoles et même pour les universités de Côte d'Ivoire. Il m'a montré un document qui portait le nom de sa structure dénommée Aia (Agence internationale d'affaires, ndlr). Zoué m'a dit qu'il a reçu une subvention venant d'un organisme mondial. Cette aide, selon lui, se chiffrait à plus 50 millions Fcfa et que ceux qui lui ont accordé la subvention exigent qu'il pose des actes à caractère social. Je n'ai pas pu vérifier l'existence ou non de l'organisme en question.
Et pourquoi ?
Au départ nous lui avons dit que son projet ne nous intéressait pas. Mais sur son insistance, on a commencé à collaborer. C'est en ce moment que nous lui avons dit que concernant les prises en charge, il y a des parents d'étudiants qui sont intéressés. Mais pour qu'une prise en charge soit validée, il faut croiser les écoles pour discuter avec les responsables. Car, nous, on n'est pas responsable devant les établissements. Donc, on a manifesté notre désir de bénéficier de ces prises en charge. Nombreux sont les étudiants handicapés qui ont du mal à assurer leurs études. Donc, nous avons vu en Zoué un espoir, une lumière qui viendrait éclairer l'avenir des étudiants handicapés.
Donc vous avez délibérément adhéré à cette initiative. Qu'est-ce qui s'est passé par la suite ?
La suite, c'est que je me suis personnellement impliqué dans cette affaire. Je l'ai appelé pour savoir comment les choses évoluaient. Il m'a dit qu'il avait déjà déposé plusieurs dossiers de prises en charge dans les différentes grandes écoles de la place. Il nous a même demandé qu'on puisse aller vérifier. C'est alors que nous nous sommes rendus à l'institut national polytechnique (Inp) où il y avait sept places réservées. On a pris attache avec la secrétaire de direction de ladite école. Elle nous a dit qu'Ambroise leur a expliqué son plan qui avait l'air de quelque chose d'intéressant. Cependant, elle a insisté pour dire qu'il devait verser sa quote-part avant que les étudiants ne débutent les cours. C'était la même chose à Ecg (Ecole de commerce et de gestion), à Hec (hautes études de commerce), au groupe Pigier, à l'école de la chambre de commerce. Toutes ces écoles ont donné leur accord pour accueillir nos camarades étudiants. Ces signes nous ont motivés en alertant les parents en quête de prises en charge pour leurs enfants. Ceux-ci ont adhéré en inscrivant les enfants.
Selon vous, il a été impossible de vérifier l'existence de l'organisme. Alors, sur quelle base avez-vous décidé de souscrire à ce projet si flou?
Il n'est pas de notre ressort de vérifier l'existence ou non de la structure. En fait, c'est parce que les droits de l'Homme sont bafoués dans nos pays africains. Donc, nos droits sont écrasés. C'est lui seul qui a traité avec les écoles. Elles ont accepté les prises en charge à condition que chacun joue sa partition. Ce sont les écoles qui ont la compétence de vérifier les documents. Parce qu'il y a un contrat de versement qui liait l'individu aux établissements concernés. Ils font sortir leurs factures pro forma. Une fois que cela est fait, alors cela veut dire qu'ils sont convaincus de la sincérité de la prise en charge.
Est-ce qu'il y avait des preuves pour attester de la sincérité des prises en charge ?
Au début, il n'y avait pas de problèmes. Lui-même se rendait dans les écoles pour discuter avec les responsables. Il y avait des signes qui prouvaient que l'affaire était sérieuse. Certains étudiants ont bénéficié de l'attestation de la prise en charge. Une fois que l'école accepte la prise en charge, vous faites votre attestation. Je prends un exemple. Le gérant de l'Agence internationale d'affaires (Aia) certifie que M. Kouadio N'goran Victor, étudiant devant s'inscrire à l'Inp en cycle ingénieur, option gestion de projet, bénéfice d'une prise en charge de ladite entreprise. A ce titre, Aia assure les frais de scolarités dont elle attend la facture pro forma après l'inscription de l'étudiant. Dès lors que vous avez cette attestation, alors vous allez vous inscrire sous réserve de l'attestation. Donc, l'étudiant va pour confirmer son inscription avec ce papier qui est déposé dans l'école d'accueil. Ainsi, la direction de l'établissement atteste qu'elle a reçu les propositions du responsable d'Aia.
Quand avez-vous commencé à verser les cotisations ?
Pour faire sortir l'attestation, il faut mettre sur la table 200.000 Fcfa. L'argent était versé chez Zoué Ambroise. Donc, l'étudiant verse d'abord ce montant. Les versements ont débuté courant novembre 2008. C'est cette attestation qui est le garant de la prise en charge. Après l'inscription à l'école, on n'attend que les versements. Les écoles nous ont dit que dès que l'attestation est obtenue alors l'étudiant bénéficie d'une durée de trois mois pour permettre au donneur de la prise en charge de faire le premier versement. La prise en charge était en cours. Il faut trois mois pour commencer à verser la scolarité. Au départ, il y avait une dizaine d'étudiants, Zoué se rendait dans des écoles. Il a fait des versements à hauteur de 75.000 Fcfa. Sous prétexte qu'il doit ouvrir des comptes bancaires pour chaque étudiant. Pour nous tenir en confiance, il nous a montré des numéros de comptes. Selon lui, c'est à partir de ces comptes que les écoles partenaires doivent retirer leur argent.
A quel moment les problèmes ont débuté ?
Les difficultés ont commencé à partir du mois d'avril 2009. Parce que les trois mois de délai venaient d'expirer. Nous avons reçu les premiers grincements de dents. Ce sont les étudiants inscrits à Pigier, à la chambre de commerce. Selon les responsables, Zoué Ambroise était injoignable. Bien avant cela, nous nous sommes rendus dans les différentes écoles. On disait que tout allait bien. Donc, c'est après les congés de pâques, où les étudiants avaient fait tous les versements. Il était question de donner la part de la responsabilité à monsieur Zoué. Il avait promis faire une décharge. Deux jours plus tard, on l'a appelé. Selon lui, il était malade. Nous nous sommes rendus à son bureau, le lendemain. Sur les lieux, on constate que son bureau est fermé. Les problèmes ont commencé à ce moment-là. Il a coupé tout contact téléphonique. En mai, les parents des étudiants ont commencé à nous traquer. Ils voulaient des comptes. Nous avons fourni tous les documents. C'est ainsi que nous avons porté plainte à la police judiciaire(Pj) sous le numéro 3311. C'est le lieutenant Nahé qui était en charge du dossier. Les recherches n'aboutissaient pas jusqu'au mois de juillet. La procédure enclenchée par la Pj n'a pas donné satisfaction. Nous avons découvert une annonce parue dans Fraternité matin avec le numéro de Zoué. Il avait changé d'activité pour vendre du matériel pour les sourds. Nous avons porté une nouvelle plainte au commissariat de police du 6ème arrondissement, à Koumassi. L'officier s'est fait passer pour un client. C'est de cette façon que la police a mis la main sur lui. C'est le 8 septembre 2009 qu'il a été mis au violon au commissariat de police du 6ème arrondissement, à Koumassi. Les parents de Zoué sont venus au poste pour négocier. Des engagements ont été pris.
Lesquels ?
Il y a un lieutenant de marine qui s'est immiscé dans l'affaire. Selon lui, il est un ami à Zoué. Il se nomme Kouria Pierre, à la direction des affaires maritimes, à la tour A, 14ème étage, porte 13. Dans un premier temps, il ne voulait pas reconnaître les faits. Pour lui, il n'y avait aucune preuve qui accablait son ami. Finalement, il s'est plié pour signer un engagement. Ils ont reconnu les 9 millions Fcfa. Donc, en présence de cet officier de la marine nationale, il s'est engagé à payer 4 millions Fcfa en raison de 500.000 Fcfa par mois. Kouria Pierre a apposé sa signature sur le document pour se porter garant. En plus, Zoué avait promis nous blanchir en allant faire son mea-culpa dans toutes les écoles. C'est sur cette base donc que Zoué est sorti du violon. Le lieutenant Kouria a pris la garantie de rembourser l'argent au cas où le prévenu serait défaillant. Mais, rien n'a été fait. Ils n'ont rien payé. Pis, Zoué s'est évadé. Nous nous sommes rendus au bureau de Kouria. Il nous a refoulés sous prétexte qu'il n'était pas l'auteur de l'escroquerie. En fait, il nous a assez roulés dans la farine. Nous avons la certitude que cet officier a trempé dans cette affaire.
Aujourd'hui, Zoué Ambroise est en prison. Le préjudice s'élève à 9 millions Fcfa. Vous vous êtes constitués partie civile. Pourquoi avez-vous réclamé 4,5 millions Fcfa au tribunal ?
Au fait, avant le procès, les parents de Zoué avait promis payer 4,5 millions Fcfa. Nous avions pensé que les parents allaient restituer le montant. Mais, à l'audience, personne ne s'est présenté. Heureusement, il y a des écoles qui ont été souples. On a pu combler quelques vides. Certains parents ont été courageux en allant payer pour leurs enfants.
Quelle est la part de responsabilité du lieutenant Kouria dans cette affaire?
Nous avons l'intime conviction qu'il est impliqué dans cette escroquerie. Il est complice car l'engagement pris n'a pas été respecté. Il a eu du dédain à notre égard. Nous allons le poursuivre pour complicité d'escroquerie. Bien avant cette action en justice, nous allons manifester devant son bureau pour qu'il nous paye notre argent. Le lieutenant connaît bien la famille de Zoué. Nous lui donnons jusqu'à la fin de ce mois pour qu'il s'exécute. Sinon, nous allons réagir pour le contraindre à nous payer.
Une interview réalisée par Ouattara Moussa
Comment avez-vous fait la connaissance de Zoué Guy Ambroise ?
Nous nous sommes rencontrés au quai du campus, précisément à l'arrêt des bus qui desservent l'université de Cocody. C'est lui qui est venu vers moi. Je ne le connaissais pas auparavant. Nous étions à la rentrée de l'année universitaire de 2008-2009. Au cours de notre première conversation, M. Zoué s'est fait passer pour un collaborateur de notre ancien président, Zogbo Raphaël. C'est ainsi que nous avons échangé tout en promettant de nous rencontrer à nouveau pour renforcer les liens. On a échangé les contacts téléphoniques. Mais, j'avoue que nous n'avons pas abordé, à la première rencontre, la question des prises en charge. C'est à notre seconde entrevue à l'antenne de l'Inp non loin du quai à l'université qu'il a posé le sujet. Il m'a demandé si on avait des parents qui étaient intéressés par les prises en charge. Selon lui, il disposait d'aides financières pour les grandes écoles et même pour les universités de Côte d'Ivoire. Il m'a montré un document qui portait le nom de sa structure dénommée Aia (Agence internationale d'affaires, ndlr). Zoué m'a dit qu'il a reçu une subvention venant d'un organisme mondial. Cette aide, selon lui, se chiffrait à plus 50 millions Fcfa et que ceux qui lui ont accordé la subvention exigent qu'il pose des actes à caractère social. Je n'ai pas pu vérifier l'existence ou non de l'organisme en question.
Et pourquoi ?
Au départ nous lui avons dit que son projet ne nous intéressait pas. Mais sur son insistance, on a commencé à collaborer. C'est en ce moment que nous lui avons dit que concernant les prises en charge, il y a des parents d'étudiants qui sont intéressés. Mais pour qu'une prise en charge soit validée, il faut croiser les écoles pour discuter avec les responsables. Car, nous, on n'est pas responsable devant les établissements. Donc, on a manifesté notre désir de bénéficier de ces prises en charge. Nombreux sont les étudiants handicapés qui ont du mal à assurer leurs études. Donc, nous avons vu en Zoué un espoir, une lumière qui viendrait éclairer l'avenir des étudiants handicapés.
Donc vous avez délibérément adhéré à cette initiative. Qu'est-ce qui s'est passé par la suite ?
La suite, c'est que je me suis personnellement impliqué dans cette affaire. Je l'ai appelé pour savoir comment les choses évoluaient. Il m'a dit qu'il avait déjà déposé plusieurs dossiers de prises en charge dans les différentes grandes écoles de la place. Il nous a même demandé qu'on puisse aller vérifier. C'est alors que nous nous sommes rendus à l'institut national polytechnique (Inp) où il y avait sept places réservées. On a pris attache avec la secrétaire de direction de ladite école. Elle nous a dit qu'Ambroise leur a expliqué son plan qui avait l'air de quelque chose d'intéressant. Cependant, elle a insisté pour dire qu'il devait verser sa quote-part avant que les étudiants ne débutent les cours. C'était la même chose à Ecg (Ecole de commerce et de gestion), à Hec (hautes études de commerce), au groupe Pigier, à l'école de la chambre de commerce. Toutes ces écoles ont donné leur accord pour accueillir nos camarades étudiants. Ces signes nous ont motivés en alertant les parents en quête de prises en charge pour leurs enfants. Ceux-ci ont adhéré en inscrivant les enfants.
Selon vous, il a été impossible de vérifier l'existence de l'organisme. Alors, sur quelle base avez-vous décidé de souscrire à ce projet si flou?
Il n'est pas de notre ressort de vérifier l'existence ou non de la structure. En fait, c'est parce que les droits de l'Homme sont bafoués dans nos pays africains. Donc, nos droits sont écrasés. C'est lui seul qui a traité avec les écoles. Elles ont accepté les prises en charge à condition que chacun joue sa partition. Ce sont les écoles qui ont la compétence de vérifier les documents. Parce qu'il y a un contrat de versement qui liait l'individu aux établissements concernés. Ils font sortir leurs factures pro forma. Une fois que cela est fait, alors cela veut dire qu'ils sont convaincus de la sincérité de la prise en charge.
Est-ce qu'il y avait des preuves pour attester de la sincérité des prises en charge ?
Au début, il n'y avait pas de problèmes. Lui-même se rendait dans les écoles pour discuter avec les responsables. Il y avait des signes qui prouvaient que l'affaire était sérieuse. Certains étudiants ont bénéficié de l'attestation de la prise en charge. Une fois que l'école accepte la prise en charge, vous faites votre attestation. Je prends un exemple. Le gérant de l'Agence internationale d'affaires (Aia) certifie que M. Kouadio N'goran Victor, étudiant devant s'inscrire à l'Inp en cycle ingénieur, option gestion de projet, bénéfice d'une prise en charge de ladite entreprise. A ce titre, Aia assure les frais de scolarités dont elle attend la facture pro forma après l'inscription de l'étudiant. Dès lors que vous avez cette attestation, alors vous allez vous inscrire sous réserve de l'attestation. Donc, l'étudiant va pour confirmer son inscription avec ce papier qui est déposé dans l'école d'accueil. Ainsi, la direction de l'établissement atteste qu'elle a reçu les propositions du responsable d'Aia.
Quand avez-vous commencé à verser les cotisations ?
Pour faire sortir l'attestation, il faut mettre sur la table 200.000 Fcfa. L'argent était versé chez Zoué Ambroise. Donc, l'étudiant verse d'abord ce montant. Les versements ont débuté courant novembre 2008. C'est cette attestation qui est le garant de la prise en charge. Après l'inscription à l'école, on n'attend que les versements. Les écoles nous ont dit que dès que l'attestation est obtenue alors l'étudiant bénéficie d'une durée de trois mois pour permettre au donneur de la prise en charge de faire le premier versement. La prise en charge était en cours. Il faut trois mois pour commencer à verser la scolarité. Au départ, il y avait une dizaine d'étudiants, Zoué se rendait dans des écoles. Il a fait des versements à hauteur de 75.000 Fcfa. Sous prétexte qu'il doit ouvrir des comptes bancaires pour chaque étudiant. Pour nous tenir en confiance, il nous a montré des numéros de comptes. Selon lui, c'est à partir de ces comptes que les écoles partenaires doivent retirer leur argent.
A quel moment les problèmes ont débuté ?
Les difficultés ont commencé à partir du mois d'avril 2009. Parce que les trois mois de délai venaient d'expirer. Nous avons reçu les premiers grincements de dents. Ce sont les étudiants inscrits à Pigier, à la chambre de commerce. Selon les responsables, Zoué Ambroise était injoignable. Bien avant cela, nous nous sommes rendus dans les différentes écoles. On disait que tout allait bien. Donc, c'est après les congés de pâques, où les étudiants avaient fait tous les versements. Il était question de donner la part de la responsabilité à monsieur Zoué. Il avait promis faire une décharge. Deux jours plus tard, on l'a appelé. Selon lui, il était malade. Nous nous sommes rendus à son bureau, le lendemain. Sur les lieux, on constate que son bureau est fermé. Les problèmes ont commencé à ce moment-là. Il a coupé tout contact téléphonique. En mai, les parents des étudiants ont commencé à nous traquer. Ils voulaient des comptes. Nous avons fourni tous les documents. C'est ainsi que nous avons porté plainte à la police judiciaire(Pj) sous le numéro 3311. C'est le lieutenant Nahé qui était en charge du dossier. Les recherches n'aboutissaient pas jusqu'au mois de juillet. La procédure enclenchée par la Pj n'a pas donné satisfaction. Nous avons découvert une annonce parue dans Fraternité matin avec le numéro de Zoué. Il avait changé d'activité pour vendre du matériel pour les sourds. Nous avons porté une nouvelle plainte au commissariat de police du 6ème arrondissement, à Koumassi. L'officier s'est fait passer pour un client. C'est de cette façon que la police a mis la main sur lui. C'est le 8 septembre 2009 qu'il a été mis au violon au commissariat de police du 6ème arrondissement, à Koumassi. Les parents de Zoué sont venus au poste pour négocier. Des engagements ont été pris.
Lesquels ?
Il y a un lieutenant de marine qui s'est immiscé dans l'affaire. Selon lui, il est un ami à Zoué. Il se nomme Kouria Pierre, à la direction des affaires maritimes, à la tour A, 14ème étage, porte 13. Dans un premier temps, il ne voulait pas reconnaître les faits. Pour lui, il n'y avait aucune preuve qui accablait son ami. Finalement, il s'est plié pour signer un engagement. Ils ont reconnu les 9 millions Fcfa. Donc, en présence de cet officier de la marine nationale, il s'est engagé à payer 4 millions Fcfa en raison de 500.000 Fcfa par mois. Kouria Pierre a apposé sa signature sur le document pour se porter garant. En plus, Zoué avait promis nous blanchir en allant faire son mea-culpa dans toutes les écoles. C'est sur cette base donc que Zoué est sorti du violon. Le lieutenant Kouria a pris la garantie de rembourser l'argent au cas où le prévenu serait défaillant. Mais, rien n'a été fait. Ils n'ont rien payé. Pis, Zoué s'est évadé. Nous nous sommes rendus au bureau de Kouria. Il nous a refoulés sous prétexte qu'il n'était pas l'auteur de l'escroquerie. En fait, il nous a assez roulés dans la farine. Nous avons la certitude que cet officier a trempé dans cette affaire.
Aujourd'hui, Zoué Ambroise est en prison. Le préjudice s'élève à 9 millions Fcfa. Vous vous êtes constitués partie civile. Pourquoi avez-vous réclamé 4,5 millions Fcfa au tribunal ?
Au fait, avant le procès, les parents de Zoué avait promis payer 4,5 millions Fcfa. Nous avions pensé que les parents allaient restituer le montant. Mais, à l'audience, personne ne s'est présenté. Heureusement, il y a des écoles qui ont été souples. On a pu combler quelques vides. Certains parents ont été courageux en allant payer pour leurs enfants.
Quelle est la part de responsabilité du lieutenant Kouria dans cette affaire?
Nous avons l'intime conviction qu'il est impliqué dans cette escroquerie. Il est complice car l'engagement pris n'a pas été respecté. Il a eu du dédain à notre égard. Nous allons le poursuivre pour complicité d'escroquerie. Bien avant cette action en justice, nous allons manifester devant son bureau pour qu'il nous paye notre argent. Le lieutenant connaît bien la famille de Zoué. Nous lui donnons jusqu'à la fin de ce mois pour qu'il s'exécute. Sinon, nous allons réagir pour le contraindre à nous payer.
Une interview réalisée par Ouattara Moussa