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Économie Publié le mercredi 17 février 2010 | Fraternité Matin

Gestion des finances publiques : Les grandes perspectives de l’économie ivoirienne

La remise du prix du meilleur ministre des Finances 2010 pour la région Afrique a été l'occasion pour le ministre Charles Koffi Diby, lauréat, de donner un panorama des perspectives économiques de la Côte d'Ivoire. Dans les interviews accordées aux médias anglais, notamment Financial Times, Bcc, et bien d'autres magazines internationaux, mais aussi des entretiens qu'il nous a accordés, il ressort que tout est réuni pour que la marche glorieuse de l'Eléphant se fortifie au fil des ans. La croissance économique devenue positive ces dernières années devrait se consolider pour atteindre 7% d'ici à 2012/2013. Si elle a été de 3,7% en 2009, elle est projetée à 4% en 2010, 5% en 2011, au moins 6% en 2012, et au minimum 7% en 2013.

"Cette projection est en phase avec les estimations du Fonds monétaire international (Fmi)", a dit le ministre Charles Koffi Diby. Déjà, en 2010, la croissance de 4% sera tirée par une bonne tenue du secteur primaire qui devrait connaître une hausse de 1,9%, favorisée par la bonne santé des composantes extraction minière (+7,8%) et agriculture (+3,3%), du secteur manufacturier (+6,5%) résultant d'une croissance dans l'agro-industrie (12,1%), dans la production pétrolière (+4,9%), mais aussi dans les travaux publics (+11,4%).

Le secteur des services va aussi bondir en 2010 de +4,1% pour contribuer à la croissance économique globale sus indiquée, tout comme le secteur non marchand (1,4%). Le ministre a également insisté sur la transformation à venir de l'économie ivoirienne, axée principalement sur l'émergence du secteur industriel ou secondaire. Parce que l'industrialisation est source de création de valeur ajoutée considérable dont a besoin la Côte d'Ivoire, a fait remarquer le meilleur ministre des Finances pour la région Afrique, édition 2010 de "The Banker". Il a révélé que les réformes en cours dans le secteur énergie devraient aboutir à la production de l'électricité en quantité suffisante en vue de satisfaire la demande nationale et l'exportation dans les pays de la sous- région.

"Nous venons, au niveau du gouvernement, de créer trois fonds pour produire l'électricité en grande quantité, de sorte que le consommateur l'achète moins cher, mais également pour pouvoir continuer à en fournir à d'autres pays de la sous-région". C'est dans cette perspective que l'Etat va décaisser 20 milliards de Fcfa d'ici à la fin de ce mois de février pour soutenir le secteur électricité qui fait face aux problèmes de délestage depuis quelques semaines. Il est également prévu d'octroyer 10 milliards de Fcfa au secteur eau pour prévenir toute rupture de la distribution en réactivant l'entretien des équipements. Ce fonds provient d'un compte sécurisé à la Bceao. En effet, du fait de la crise énergétique, les Etats de la sous-région avaient mobilisé des fonds dont chaque Etat s'était servi pour faire face à ses besoins. Mais la Côte d'Ivoire n'avait pas eu besoin d'utiliser le sien immédiatement qui s'élevait à 130 milliards de Fcfa environ, explique le ministre. Qui avait donc décidé de le sécuriser à la Bceao pour l'utiliser plus tard au cas où des urgences en la matière se présentaient. D'où son décaissement partiel actuellement pour sauver le pays du délestage.

Pour améliorer l'environnement des affaires, il a fait savoir que la Côte d'Ivoire a adhéré au Doing Business pour créer les conditions de sa compétitivité, attirer des investissements directs étrangers, et créer les conditions d'un meilleur épanouissement du secteur privé national. Il est prévu, dans ce cadre, la création d'un tribunal des affaires à terme, pour corriger les faiblesses de la justice tant de fois décriées par les hommes d'affaires.

Concernant spécifiquement la Société ivoirienne de raffinage (Sir) qui était récemment menacée de fermeture du fait de problèmes de trésorerie nécessaire à son approvisionnement continu en pétrole en vue du traitement et de la fourniture du marché national en produits pétroliers (essence super, gasoil, etc.), le ministre Charles Koffi Diby a présenté le nouveau plan de sauvetage qui vient d'être adopté avec l'appui de Bnp Paris, à travers sa filiale ivoirienne Bicici. En quoi consiste ce plan? "Nous avons décidé d'affecter 40 Fcfa par litre à la Sir pour le remboursement de ses créances sur l'Etat de Côte d'Ivoire. Par ce système de prélèvement mis en place, la Sir peut donc se rembourser ". Dans ce montage financier conçu avec Bnp Paris, le fonds collecté (40 Fcfa/l) est logé à la Bicici. Ce qui rassure et permet à Bnp Paris de financer l'approvisionnement de la Sir en pétrole. "Nous pensons que d'ici à 12 mois, la Sir devrait entrer dans ses fonds. A partir de cet instant, nous discuterons avec le Fmi de la suite des actions", a souligné le ministre.

Gooré Bi Hué

Envoyé spécial à Londres
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