L’aveu de minorité du régime Gbagbo

Le contraste est terrible. Se faire appeler ‘‘majorité présidentielle’’ et refuser d’aller aux élections. Voilà la prouesse que le régime Gbagbo réussit. Depuis toujours, ce régime n’a de cesse de crier à la face du monde, en dépit des résultats des derniers scrutins électoraux, qu’il est majoritaire en Côte d’Ivoire. Chacun est libre de nourrir des fantasmes. Cependant, il est incompréhensible de refuser de les réaliser quand vous en avez l’occasion. C’est le cas justement du régime Gbagbo. Depuis 2005, il refuse d’aller aux élections pour affirmer sa prétendue majorité et jouir à la fois de la légitimité et de la légalité. Aucun subterfuge ne fait défaut au candidat Laurent Gbagbo pour éviter d’affronter les autres candidats. Récemment, pour gagner quelques semaines sur la date annoncée du premier tour du scrutin présidentiel, le Chef de l’Etat-candidat a simulé une crise politique en dissolvant unilatéralement la Commission électorale indépendante (CEI) et le Gouvernement. Pour en définitive accepter la même chose. Actuellement, son régime et lui sont sur deux nouveaux fronts : la révision totale de la liste électorale provisoire pourtant adoptée par tous et le ‘‘désarmement’’ des ex-rebelles avant les élections. Des sujets pourtant épuisés de longue date. Des questions qui ne valent en réalité même plus la peine d’être d’actualité. L’administration officielle est représentée partout sur le territoire national. La liste électorale provisoire a été validée par la CEI, la Sagem et l’Ins. Il n’y a pas de raison de revenir en arrière. Et cela le régime Gbagbo le sait. Toutefois, peu lui importe. Ce qui compte pour lui, c’est de provoquer une autre crise afin de grignoter encore quelques semaines. Dejà le délai de fin avril-début mai pour le premier tour de la Présidentielle est illusoire. A son grand bonheur. Toute cette comédie que joue, actuellement, le camp présidentiel, n’est au fond que l’aveu de minorité d’un régime qui se fait pompeusement appeler ‘‘La Majorité Présidentielle’’. Que c’est ridicule ! Une chose est cependant certaine, ce régime finira bien par se rendre aux élections. Même sur une patte.

KIGBAFORY Inza