Le ministre Hamed Bakayoko, récemment viré du gouvernement, était, samedi dernier, l’invité de la direction de campagne d’Alassane Ouattara dans la Zone II d’Abidjan. Dans un langage haineux et irrévérencieux propre à un loubard, le filleul de Ouattara a osé traiter les tenants du pouvoir de cancer dont souffrirait la Côte d’Ivoire. Et pourtant, les faits montrent que le véritable cancer qui ronge notre pays est, pour ne pas le nommer, Alassane Ouattara. Lisons M. Bakayoko dont les propos ont été fidèlement reproduits par notre confrère Le Patriote dont il est le fondateur : «La Côte d’Ivoire est atteinte d’un cancer qui est en train de la ronger. Il faut une intervention chirurgicale pour la guérir. L’intervention chirurgicale a ceci de particulier, qu’elle va juste permettre d’enlever la zone cancéreuse qui empêche le corps de vivre normalement». Oui, nous sommes en partie d’accord avec le directeur de campagne de Ouattara chargé de la Jeunesse, la Côte d’Ivoire est vraisemblablement atteinte d’un cancer qui la ronge. Et ce cancer, disons les choses telles qu’elles sont, s’appelle Alassane Dramane Ouattara. Depuis que cet homme a fait irruption sur la scène politique ivoirienne par la seule volonté du président Houphouët-Boigny, la Côte d’Ivoire est malade. Notre pays n’a plus retrouvé la paix. Il a introduit ,dans ce pays jadis paisible, les coups d’Etat, la rébellion et la guerre. Alassane Ouattara est vraiment le cancer dont souffre la Côte d’Ivoire. Il convient donc, comme l’a si bien indiqué Hamed Bakayoko, d’effectuer une opération chirurgicale pour extirper du corps ivoire ce cancer-là, pour permettre à notre pays de retrouver son rayonnement d’antan. C’est ce que les Ivoiriens vont faire en réélisant le président Gbagbo au premier tour et en infligeant un score médiocre au sieur Ouattara. C’est là aussi la caractéristique principale des Ivoiriens. Celle de faire les choses selon les lois de la République. Alors que les partisans de Laurent Gbagbo cherchent à gagner l’élection présidentielle à venir pour lui permettre d’avoir un vrai mandat, ceux de Ouattara, à l’image de leur mentor, ne jurent que par les coups d’Etat et autres opérations chirurgicales. Ils n’ont dans la bouche que les vocables et les adjectifs qualificatifs tirés du champ lexical de la violence. Ce samedi 17 avril 2010, lors d’une conférence qu’il a donnée à la demande de la direction de campagne Zone II d’Abidjan, Hamed Bakayoko, directeur national de campagne d’Alassane Ouattara chargé de la jeunesse, a dit beaucoup de choses aussi insensées les unes que les autres dont celle-ci : «Qui est Ivoirien ? qui n’est pas Ivoirien ? Tout ça est dépassé». Pour Hamed Bakayoko donc, la Côte d’Ivoire n’appartient à personne. Ce territoire en forme de carré, pourtant réservé aux Ivoiriens par ceux qui ont tracé les frontières des pays africains, appartiendrait à tous ceux qui y vivent, d’où qu’ils viennent. En d’autres termes, pour Hamed Bakayoko, en Côte d’Ivoire, il n’y a point d’étranger. Tout le monde est national. Et dire que cet homme a été ministre de la République, c’est à désespérer de la Côte d’Ivoire. Quel est ce pays où tout le monde est national ? Dans tous les pays du monde, il y a des nationaux et il y a des étrangers. Pourquoi alors la Côte d’Ivoire ferait l’exception en la matière ? N’en déplaise à l’ancien chef des loubards des campus, en Côte d’Ivoire, il y a bien des étrangers comme son mentor Alassane Ouattara. Lequel, pour prouver sa nationalité ivoirienne, n’a eu d’autre solution que de lever une rébellion pour exercer un chantage honteux sur l’Etat. Mais on comprend l’ancien ministre. C’est pour justifier la candidature d’Alassane Dramane Ouattara à la présidentielle de la Côte d’Ivoire - un pays dont il n’est pas le national - et le faire élire par les étrangers qu’Hamed Bakayoko se croit obligé de dire que la Côte d’Ivoire appartient à tous ceux qui y vivent. Paradoxe pour paradoxe cependant, c’est Alassane Dramane Ouattara lui-même qui a fait prendre conscience aux Ivoiriens de la présence sur leur terre d’un très grand nombre d’étrangers, en instituant la carte de séjour, quand il était Premier ministre en 1991. Les Ivoiriens qui le savent très bien ne sont pas dupes. Ils ne se laisseront donc pas distraire. Car dans les pays au monde, une élection présidentielle n’intéresse que les nationaux. La Côte d’Ivoire ne dérogera pas à cette règle, malgré ce que peuvent en penser Hamed Bakayoko et ses amis du RDR. Expliquant la crise ivoirienne, l’ancien ministre estime que «la Côte d’Ivoire est en crise parce qu’à la tête de ce pays, il n’y a pas de dirigeant légitime. C`est-à-dire un président qui sait que quand il marche, quand il va dans les sommets, son peuple est derrière lui. En somme, un président élu par son peuple». La vérité est ailleurs. En effet, la crise que traverse la Côte d’Ivoire a une origine connue de tous : c’est la guerre envoyée par Alassane Dramane Ouattara qui voulait s’emparer du pouvoir d’Etat par la force. C’est ce coup d’Etat manqué du 19 septembre 2002 qui s’est mué en rébellion. Cette rébellion avait pour principale revendication la candidature de cet homme à l’élection présidentielle dans un pays où il est étranger et où, naturellement, tout lui est étranger. Le RDR a donc envoyé la guerre dans notre pays pour que quelqu’un qui n’a pas d’origine fixe, du moins quelqu’un qui renie ses origines burkinabè, soit candidat pour gouverner les vrais Ivoiriens. Aujourd’hui, il est candidat par un arrangement via l’article 48 de la Constitution. Et il en est fier. En ce qui concerne la légitimité dont parle le sieur Hamed Bakayoko, si l’on est d’accord que la légitimité se mesure par le soutien du peuple, alors celle dont jouit le président Gbagbo ne souffre aucune contestation. Au cours de l’élection présidentielle d’octobre 2000, la victoire du président Gbagbo a été doublement légitimée par le peuple ivoirien. D’abord dans les urnes. Les Ivoiriens ont élu le président Gbagbo avec 69% des suffrages exprimés. Son pouvoir a été ensuite légitimé dans la rue quand les mêmes Ivoiriens, les mains nues, ont arraché ce pouvoir que voulait confisquer le général Robert Guéi et ses «jeunes gens» pour le remettre au vrai vainqueur, c`est-à-dire le président Laurent Gbagbo. Ce même peuple est resté et reste toujours mobilisé derrière le président Gbagbo depuis que dure la crise. C’est grâce au soutien sans faille du peuple de Côte d’Ivoire, toutes tendances politiques confondues, que le président Gbagbo a vaincu les forces du mal et que la Côte d’Ivoire n’a pas sombré dans l’abime. Certes, les élections n’ont pas encore eu lieu par la faute de ceux qui ont envoyé la guerre et qui continuent de maintenir une partie du territoire national en otage malgré l’Accord politique de Ouagadougou qui les oblige à déposer les armes et à libérer le pays. Mais la légitimité du peuple de Côte d’Ivoire n’a jamais fait défaut au président Laurent Gbagbo. S’adressant aux jeunes du RHDP, Hamed Bakayoko a dit : «Il nous faut un sursaut d’orgueil et de fierté pour arracher la Côte d’Ivoire à la médiocrité». Pour Hamed Bakayoko, les tenants du pouvoir sont donc des médiocres. C’est à se demander dans quel pays nous sommes. Il y a des gens qui, parce que la parole a été libérée grâce au combat du président Gbagbo, parlent sans retenue et sans même savoir ce qu’ils disent. C’est le cas d’Hamed Bakayoko. Lui qui, hier, a été jeté en prison par Bédié pour ses insolences remet ça en traitant les tenants du pouvoir de médiocres. Et pourtant, il est l’exemple même de la médiocrité achevée. En effet, Hamed Bakayoko ne doit sa promotion qu’à ses lugubres activités en tant que loubard au service du Premier ministre Alassane Dramane Ouattara contre les étudiants de 1990 à 1993, et non à ses capacités intellectuelles que tout le monde sait très limitées. Boga Sivori bogasivo@yahoo.fr
Politique Publié le mardi 20 avril 2010 | Notre Voie
Réponse à Hamed Bakayoko - Et si Ouattara était ce cancer dont souffre la Côte d’Ivoire
© Notre Voie Par EmmaRassemblement des républicains - Hamed Bakayoko, directeur central de campagne d’ADO, chargé de la jeunesse