Dominique Adia Zégoua (PDG de la société Adiamed) - “J`ai porté plainte contre Joël N’guessan pour vol”

Joël N’guessan, porte- parole du président du Rassemblement des républicains (RDR), Alassane Dramane Ouattara, sera bientôt devant les tribunaux. Il est accusé de vol de produits pharmaceutiques d'une valeur de près de 12 millions de FCFA par Dr. Dominique Adia Zégoua, pharmacien biologiste, PDG de la société ADIAMED et président de la Coordination CAP-UR-LG de la région du Fromager. “J'ai porté plainte contre Joël N’guessan pour vol. Il a frauduleusement fait sortir des produits pharmaceutiques d'une valeur de 12 millions FCFA que j'avais stockés dans mon entrepôt aux 2 Plateaux-Les Perles”, soutient-il. Selon le plaignant, il y a deux mois, Joël N’guessan est entré en contact avec lui par l'intermédiaire d'un ami commun pour l'aider dans ses affaires. “Je suis homme d'Affaires. et en tant que tel, pour développer mon entreprise, j'avais besoin de soutien. C'est ainsi que j'ai fait la connaissance de Joël N’guessan. Sans hésiter, il a décidé de m'épauler, tout en me précisant qu'il n'attendait absolument rien en retour”, raconte-t-il. Ainsi, poursuit Dr. Zégoua, grâce à lui, nous avons pu obtenir dans un premier temps, 3.500.000FCFA pour sortir nos conteners de produits pharmaceutiques qui étaient jusque-là bloqués au Port autonome d'Abidjan. Puis dans un second temps, 1.500.000FCFA pour l'achat d'un véhicule de livraison de produits.Toute chose qui, avoue-t-il, a été bien accueillie par son personnel, témoin oculaire de la “générosité” de l'ex-ministre des Transports, du temps où il était encore membre influent du Mouvement des Foces de l'Avenir (MFA), présidé par Innocent Anaky Kobena. “Après cette bouffée d'oxygène, le ministre Joël N'guessan m'a demandé s'il pouvait être actionnaire dans ma société. J'ai répondu favorablement, du moment où je n'y voyais aucun inconvénient. Il a alors promis d’approvisionner mon compte avec 70.000.000 FCFA dès le lendemain de notre discussion, pour avoir des parts dans ADIAMED, mon entreprise. Juste avant de conclure l'affaire, j'ai sollicité les conseils de quelques amis juristes qui tout de suite m'ont dissuadé. D'autant plus que Joël N’guessan voulait avant même que mon compte ne soit approvisionné avec les 70 millions FCFA qu'il a annoncés, que sa signature soit validée par mon gestionnaire. Ce qui était tout de même curieux. Par précaution, j'ai opposé un refus poli tout en lui suggérant qu'avant une quelconque validité de sa signature, le compte de la société soit effectivement approvisionné par les 70 millions en question”, relate le pharmacien biologiste. A l’en croire, c'est de là qu’est partie la pomme de discorde entre lui et son “bienfaiteur”. En effet , indique-t-il, il a compris qu’en réalité, celui qu’il croyait être un bienfaiteur n'était en fait qu’un escroc qui, après l’avoir appâté, voulait maintenant le dépouiller de ses biens. “Alors, comme j'ai refusé de céder à sa proposition, il m'a fait signer une reconnaissance de dette de 5.000.000FCFA que je devais lui rembourser au plus tard dans un délai de 24 heures à compter du jour même de la signature. J’étais chez lui, où il m’a fait venir sans me signifier le motif de la rencontre, entouré de ses gardes du corps, kalachnikovs et pistolets aux poings. Dans une telle ambiance, je ne pouvais que signer pour sauver ma peau. Après quoi, je suis rentré chez moi. De toute évidence, j’avais compris que je devais absolument rembourser les 5 millions de ce monsieur pour avoir la paix. J’étais donc en train de rassembler l’argent quand il m'a convoqué à la police. J’y ai répondu par l'intermédiaire de mon avocat. Puis a suivi cet article dans un quotidien de la place disant que j’étais activement recherché par la police. Ce qui est naturellement faux, d'autant plus que toutes mes adresses sont connues et en tout cas celui qui me cherche saura où me trouver. Aussi, comme si cela ne suffisait pas, il a envoyé deux de ses gardes du corps prendre mon entrepôt sis aux Deux-Plateaux-Les Perles, en otage, provocant la fuite de mes collaborateurs. Pendant près de deux semaines, il nous a empêché de sortir les produits d'une valeur de près de 12 millions FCFA qui étaient stockés pour les livrer à nos différents partenaires. Car ses éléments armés obstruient l’entrée de l’entrepôt avec leur véhicule, y veillaient 24h sur 24h. J’ai même fait constater la situation par Me Emmanuel Konan Koffi, huissier de justice. C'est dans cette période que le vol de mes produits a été commis. Et je ne l'ai su que par lui-même sur un coup de fil”, révèle Dr. Dominique Adia Zégoua qui avoue qu’après l'avoir dupé, le porte-parole d'Alassane Dramane Ouattara veut aujourd'hui faire main basse sur tout ce qu'il a bâti pièce par pièce. “J'ai cru en la bonne foi de ce monsieur qui pour moi était un bienfaiteur, un honnête homme, avec qui je pouvais développer mes affaires. Rien d’autre. Mais, grâce à Dieu j’ai compris à temps. J’ai pu lui rembourser les 5millions FCFA qu’il a investi dans ma société. Tout ce que je souhaite c'est qu'il réponde devant les tribunaux pour le préjudice qu'il m'a causé”, a évoqué le PDG d'ADIAMED. Toutes nos tentatives pour entrer en contact avec l'ex-ministre Joël N’guessan afin d'avoir sa part de vérité sont restées vaines. Sérikpa Benson