Charles Blé Goudé, promoteur du défunt quotidien Le Matin d’Abidjan, serait-il au-dessus de la loi ? Tout porte à le croire au regard de son attitude. Dans l’affaire qui l’oppose à ses anciens employés, regroupés au sein d’un collectif suite à la fermeture de l’organe, il devrait être, hier, devant le tribunal du travail d’Abidjan. Ainsi, très tôt, ils sont arrivés sur les lieux dans le secret espoir qu’ils pourront enfin être situés sur leur sort après leur licenciement qu’ils jugent abusif. A 11 h, dans la salle d’audience des affaires civiles du tribunal de première instance, ils s’entendent dire qu’après l’audience publique, il y aura une tentative de conciliation entre eux et leur ancien patron. Mais, au moment venu, point de Blé Goudé ni d’un représentant. Ils apprennent quelques minutes plus tard de leur conseil, sorti du bureau du président du tribunal, Blé Antoine, qui devait mener la conciliation, que le promoteur a refusé de prendre la convocation qui lui a été envoyée par les services de la société Afco. C’est que Le Matin d’Abidjan n’existant plus, c’est naturellement que les émissaires du tribunal se sont rendus au siège de son cabinet de communication, Leader’s Team Associated, sis à Cocody Aghien pour lui porter la citation. Mais, sur instruction du directeur national de campagne adjoint de Laurent Gbagbo, chargé de la jeunesse, le service d’accueil aurait refusé de prendre le courrier gênant, ont-ils appris. Le président du tribunal a donc renvoyé l’affaire au 10 juin. Pour rappel, le 3 février 2009, alors que les journalistes étaient en plein bouclage, Blé Goudé les enjoint de cesser toute activité. Il venait ainsi de fermer le journal. Le 17 février, il reçoit les travailleurs au siège de Leader’s Team et les rassure que l’entreprise ne sera pas fermée tout en promettant de les payer le temps que durera la suspension des activités. Ce qu’il a fait jusqu’au 18 mai. Puis alors qu’ils percevaient le salaire d’avril, l’assistante de Blé Goudé les informe « qu’on (la) charge de dire que c’est le dernier salaire à payer » et qu’ils « seraient conviés à une rencontre dans les jours qui suivaient avec le boss ». Depuis ce 18 mai 2009, plus rien. Les démarches entreprises pour rencontrer le promoteur sont restées vaines. C’est ainsi qu’ils ont porté l’affaire devant l’inspection du travail le 13 juillet 2009. Là encore les médiations ont échoué, Blé Goudé certainement assuré de ses soutiens au palais du prince.
Euloge Atsain
Euloge Atsain
