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Société Publié le mercredi 23 juin 2010 | Nuit & Jour

Persistance de la crise sociale perte des valeurs morales chômage galopante… - Attention la jeunesse diplômée menace

Ils ne se comptent plus et ne sont pas en activité. Eux, c’est la jeunesse diplômée au chômage. Difficultés financières, isolement, sentiment d’injustice sont le lot quotidien de ses sans emplois. Rencontre avec ceux qui vivent la crise de l’emploi dans la plus grande frustration et dans l’indifférence totale.

‘’Il y a quelqu’un ?’’ Cette question lancée au seul de la porte d’une chambre abritant les jeunes n’a pas eu d’échos pourtant la pièce héberge une demi-douzaine de jeunes personnes. Les yeux rivés sur les plateaux de scrabble Catherine. ‘’Esprit’’ et Léon commentent le jeu non sans passion. Nous sommes un mardi matin. ‘’De quoi sera faite la journée, les camarades’’, a lancée Léon. Cette question adressée aux 6 étudiants semble de prime à bord saugrenue pour eux. La réponse est formelle et immédiate : ‘’on a déjà une équipe de scrabble et on va s’affronter à tour de rôle’’. Quelque peu surpris, nous leur lançons : ‘’vous jouez au scrabble toute la journée et en pleine semaine ? C’est une manière d’affirmer que c’est votre activité principale ?’’. En cœur la bande à Léon répond : ‘’on passe notre temps et puis après c’est la salle de télévision qui nous accueillera’’. Le constat est alors pour nous sans appel : les jeux et la distraction devant la télévision occupent ces jeunes diplômés sans emploi. L’exemple de ‘’cette équipe’’ est malheureusement courant et fait tâche d’huile : le chômage gagne du terrain de plus en plus dans les milieux des jeunes et ceux-ci ne sont pas loin de la déprime. Et vint le temps de quelques causeries-révélations entre les copains du jour. ‘’Après une licence en lettres modernes, j’ai présenté plusieurs concours mais en vain. Le succès n’a jamais été donc au rendez-vous. Trois ans après, c’est le statut quo, ma situation sociale devient de moins en moins commode’’ et d’ajouter : ‘’les jeux, c’est ce que j’ai pour me remonter le morale’’. Une autre à son tour d’affirmer : ‘’on a pas connu une vie où nous sommes en activité, le marché de l’emploi étant difficile à intégrer. La référence à la crise est quasi récurrente. Avec la persistance de la crise économique, l’obtention d’un premier emploi est un parcours de combattant tant l’anomie du marché de l’emploi est réel. ‘’Il n’y a pas de véritable politique pour l’emploi des jeunes diplômés en Côte d’Ivoire’’, a lancé Catherine dans un sourire pâle venu à la rencontre de ses voisins pour partager un repas, peut être l’unique de la journée. ‘’On a souvent mal au cœur de constater qu’on a pas l’opportunité de montrer notre savoir faire dans un cadre formel. Nous ne demandons qu’à se mettre au service de la Côte d’Ivoire notre pays. Mais cela passe par l’obtention d’un premier emploi’’, a regretté Catherine, étudiante. Dans cette grisaille des plus sombres, les moins touchés moralement s’adonnent aux petits métiers : gérants de cabines. Commence à l’informel, vente en demi-gros ou en détail les produits…Pour ces businessmen improvisés, un seul mot d’ordre guide leurs pas ‘’l’argent est dans la rue’’. Pour cette catégorie de diplômés au chômage, il faut utiliser tous les moyens pour survivre et éviter ainsi de sombrer. Mais, il n’empêche. C’est la précarité dans son plus simple appareil, ils reconnaissent les uns et les autres. ‘’On a pas glané tous ses diplômes pour se retrouver à faire du commerce dans la rue’’, s’est indigné Catherine, une jeune étudiante. Il fait alors trouver une solution d’ensemble en aval comme en amont dans la même où le chômage des jeunes diplômés est endémique. Selon les statistiques du FMI et de la banque mondiale, les jeunes diplômés en quête d’un premier emploi en voisineraient les 3 millions. Pour beaucoup d’observateurs de la vie socio-politique, cela constitue une bombe car, la masse de la jeunesse désoeuvre a perdue les valeurs républicaines et bien évidemment, les bonnes mœurs sont les premiers en partir. Devant les difficultés à faire face aux charges du quotidienne, toute bonne résolution ne peut être considéré comme les déclarations de bonnes intentions. ‘’Ventre vide n’a point d’oreille’’ dit la maxime populaire. Et l’influence négative de la crise politico-militaire n’est plus à mettre en doute. Ne dit-on pas en effet que la persistance de cette crise est en partie dûe par le fait que certains jeunes y ont vues un moyen de réalisation de soi et de justification sociale ? ‘’A la guerre comme à la guerre’’, a renchéri, Achille K. Regarder un temps soit peut dans le rétroviseur, impliquerait nécessairement qu’on se remettre à jour certaine préoccupation. A quant la fin du calvaire ? Comment sommes-nous arrivée à cette fracture sociale à l’ivoirienne ? Toutes ces questions reviennent sans cesse mais sans véritable exquise de solution aux problèmes de la crise du chômage. Les raisons sont aussi diverses que variées : Le manque de politique pour l’emploi des jeunes, la persistance de la crise socio-politique…La liste n’est pas limitative. Décidemment, fini les années glorieuses pour la Côte d’Ivoire et les années faciles pour les jeunes diplômés en Côte d’Ivoire. Véritable parcours de combattant la route qui même à l’obtention d’un premier emploi stable aujourd’hui en Côte d’Ivoire dans une atmosphère marquée par une morosité sans pareil. Plus du tiers des emplois formel a été détruit et les entreprises de localisent de plus en plus. Conséquence, les secteurs privés véritable pourvoyeuse d’emploi dans cet univers mondialisé est à la voisée des chemins. Comme crise emploi sonné sur le gâteau, l’intransigeance administrative et les difficultés à s’installer à son propre compte viennent s’ajouter à une situation déjà difficile à vivre. Où est passé le fameux fonds d’aide à la jeunesse. Beaucoup plus un coup de pub qu’une véritable volonté de plancher sur le problème du chômage. Pendant ces temps, la jeunesse diplômée improvise et s’invite dans le jeu politique non sans conséquence sur le climat social en Côte d’Ivoire. Cette jeunesse instrumentalisée manipulée et convoitée est l’objet de tous les appétits à cette période préélectoral. Mais attention au retour du bâton.

Williams Arthur Prescot.

Photo : Jeunes diplômés ivoiriens au chômage

Légende : Le grand chômage des jeunes est la principale socio-politique.
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