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Politique Publié le lundi 28 juin 2010 | Nord-Sud

Aéroport de Bouaké : La sécurité aux mains des onusiens

© Nord-Sud Par DR
Sécurité : l`ONUCI forme nos gendarmes aux nouvelles techniques de maintien de l`ordre
Vendredi 16 avril 2010. Abidjan, dernier, caserne de gendarmerie d’Agban. Trente gendarmes du Groupe d’Escadrons Blindés reçoivent leurs diplômes de stage de formation des formateurs au maintien de l’ordre version blindé, en présence du Commandant Supérieur de la Gendarmerie Nationale et du Chef de la police de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI)
L'aéroport de Bouaké restera à jamais gravé dans la mémoire collective des Ivoiriens. C'est en effet sur cette plate-forme qu'a eu lieu le 29 juin 2007, l'attentat contre le Premier ministre ivoirien. Guillaume Soro se rendait ce jour-là, à Bouaké, à bord de l'avion présidentiel, le Fokker 100, en vue de l'installation de nouveaux magistrats redéployés dans les zones Centre, Nord et Ouest (Cno). Il y avait à bord de l'appareil, outre les membres de l'équipage, des membres du protocole de la primature, des membres de sa sécurité, le ministre Konaté Sidiki, les conseillers, Alain Lobognon, Me Faky Konaté et le porte-parole, Méité Sindou. On notait également la présence de plusieurs journalistes ainsi que de nombreux autres cadres. A l'atterrissage, des quidams ont fait feu sur l'équipage. Ils avaient eu le temps de se cacher, quelques jours avant, dans la broussaille qui se dressait autour de la zone aéroportuaire. Résultats : plusieurs morts notamment deux membres du protocole et deux autres de la sécurité. Le cameraman du Premier ministre, Lanssiné Palenfo, est grièvement atteint à la tête. Dans la foulée, le commandant Ouattara Issiaka dit Wattao, chef d'état-major adjoint des FaFn qui était sur le tarmac, au moment des faits, avait décidé de « prendre le contrôle de la sécurité de l'aéroport ». Motif : Des soldats onusiens qui campaient sur ce site n'ont aucunement riposté face à l'agression ennemie. Guillaume Soro, un peu plus prudent avait souhaité qu'on lui dise qui a en charge la sécurité de la plate-forme. Est-ce les soldats onusiens ou la Force Licorne ? Dans ce cas, avait-il indiqué, il saurait à quoi s'en tenir. Trois ans après cet incident, qu'est devenu l'aéroport de Bouaké ? Quelles forces militaires ou administratives ont en charge la gestion de cet aéroport ? Pour trouver réponse à ces interrogations, nous nous sommes rendus sur les lieux. A notre arrivée, vendredi dernier, à l'aéroport, le spectacle au niveau de l'entretien n'est pas encourageant. A l'entrée, un agent d'une société de prestation de service est à la tâche. Avec la pluie qui est tombée la veille sur la Cité de la paix, l'homme essaie de ramasser les feuilles et autres débris qu'a laissés l'orage. Mais ses efforts contrastent avec le spectacle général d'enherbement du site. En ce début de saison pluvieuse, l'herbe a poussé très vite. La piste qui était visible de loin après l'attentat, s'est transformée en buisson. Nous nous hasardons vers la piste d'atterrissage. Perchés sur la tour de contrôle, trois soldats onusiens ne prêtent aucunement attention à notre présence. Il en est de même pour ceux qui sont postés à l'entrée par où passent des véhicules jusqu'au tarmac. Nous nous rendons vite compte que l'aéroport est une véritable passoire, malgré la présence des soldats pakistanais de l'Onuci qui sont censés garder ces lieux. Ils n'ont peut-être pas le choix. Car, derrière les deux pistes d'atterrissage en forme de U, se trouvent plusieurs villages, dont Allokokro, Amanikro, Kpangbanbo. Pour avoir accès à ces villages, il faut traverser la piste d'atterrissage. Par curiosité, nous suivons une dame et son fils qui empruntent un chemin traversant la forêt de semis et de plantation qui a envahi les lieux. Les soldats, postés à l'entrée, ne nous interpellent pas, alors même que nous sommes à moto. Une autre dame et son fils nous suivent également à moto. Nous cédons le passage à nos poursuivants qui semblent être des habitués des lieux. Au cours de notre passage, nous apercevons des champs de maïs, de manioc, d'ignames et d'arachides en plein aéroport. Face à notre étonnement, dame Amenan qui est au champ et que nous saluons au passage, explique : « Depuis que l'aéroport a été construit : nous n'avons plus de terres cultivables. C'est donc sur l'aire de l'aéroport que nous faisons nos champs ». A l'intérieur de l'aéroport, deux soldats pakistanais devisent, assis armes au poing. « Depuis qu'il y a eu l'attaque contre l'avion de Guillaume Soro, on les retrouve un peu partout dans l'aéroport. Ils ne disent rien aux passants. Mais ils sont toujours là », témoigne notre interlocutrice. Puis d'ajouter, après ce jour fatidique, toutes les cultures avaient été rasées sans contrepartie de dédommagement aux propriétaires.
Retour sur le tarmac. Un habitué des lieux raconte que le jour où le Premier ministre, Guillaume Soro, doit venir par les airs, plusieurs soldats des Forces nouvelles viennent prendre le contrôle des locaux. Mais la sécurité des vols est aux mains des soldats onusiens. Au plan technique, les hommes de Y.J. Choi veillent à l'entrée et à la sortie des vols. D'ailleurs, la quasi-totalité des avions et aéronefs qui naviguent à partir de cette plate-forme appartiennent à l'Onu.

Allah Kouamé à Bouaké
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