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Politique Publié le lundi 28 juin 2010 | Nord-Sud

Témoignages de ...

Diawarra Samou, Le Patriote: “Nous attendons la reconnaissance de l'Etat”

« Cet accident a été un évènement tragique qui marquera toute notre existence. Je me souviens que l'équipage avait entendu un grand bruit dès que l'appareil s'est posé. Une fumée a envahi l'avion et tous étions paniqués. Un second bruit, le plus puissant que nous ayons entendu de notre vie, a créé la débandade dans la 3è classe où étaient installés les journalistes. Sur-le-champ, notre confrère Marc Dossa, envoyé spécial du quotidien 24 Heures, avait même eu des problèmes d'audition. L'avion qui continuait sa course, s'est ensuite immobilisé et les éléments venus rendre des hommages militaires à leur secrétaire général ont volé à notre secours. Nous avons entendu ces soldats dire : « sortez, sortez ! On vous couvre… », Une image des plus horribles, c'est celle des corps presque sans tête gisant dans la 2è classe. Que dire de cette mare de sang dans laquelle nous avons pataugé juste avant la descente. C'est dans une panique généralisée que nous nous sommes bousculés pour prendre place dans un minicar pour quitter l'aéroport, devenu un champ de tir. Nous sommes restés à Bouaké où nous avons passé la nuit. Là aussi, c'était le cauchemar ! Pour la petite histoire, pour la première fois dans leur vie, aucun journaliste n'a voulu dormir seul dans sa chambre d'hôtel. Le 7 août 2007, tous ceux qui étaient dans l'avion ont été décorés, sauf les journalistes. Par contre, les journalistes qui avaient accompagné le président de la République au Libéria, l'ont été parce qu'ils ont vu un immeuble prendre feu à Monrovia. Nous ne demandons pas de l'argent à qui que ce soit, mais nous attendons une reconnaissance de la part de l'Etat de Côte d'Ivoire. Parce que nous sommes allés travailler à Bouaké dans le cadre du processus de sortie de crise »


Diarrassouba Sory, Le Nouveau Réveil: “On ne peut souhaiter cela à son pire ennemi“

« Nous nous en souvenons comme si c'était hier. Avec beaucoup de recul2, nous ne pouvons que remercier le Tout-Puissant et ceux dont les prières nous ont protégés. On ne peut pas souhaiter une telle aventure même à son pire ennemi. Pour ce qui est des péripéties, il y a eu la première détonation qui nous a tous surpris. Ensuite, des cris qui ont signalé qu'on nous tirait dessus. Pendant l'évacuation, des collaborateurs du Premier ministre gisaient, méconnaissables, dans le salon VIP, avec des crânes presque pétrifiés. Voir des soldats en alerte maximale courir dans tous les sens avec des armes lourdes était traumatisant. Chaque fois que nous rappelons ces moments, on sent un petit traumatisme ».


Lambert Konan, Rti :« L'Etat nous a oubliés ! »

« C'était un pire cauchemar. Figurez-vous que si le temps n'avait pas été mauvais, nos agresseurs nous auraient cueillis froidement. C'est une chance inouïe que nous avons eue. Et je rends gloire à Dieu. Quand j'y pense, je me dis que nous avons manqué de peu de laisser nos familles sans nouvelles. Et malgré cela l'Etat ne nous a même pas dédommagés. L'Etat nous a oubliés. Et ce n'est pas bien. Moi, j'ai eu des ongles complètement broyées. J'ai passé deux mois à la maison, sans suivi psychologique. Ce qui n'est pas normal. De toutes façons, on ne peut pas payer une vie. Mais, il aurait fallu une reconnaissance à notre égard, de la part de l'Etat. Même si certains comme nous ont été décorés. Pour dire : « On ne vous a pas oubliés ». Dans l'avion, nous avons entendu un premier bruit. Pour beaucoup d'entre nous, il s'agissait d'un problème technique. Mais c'est après le second bruit et l'alerte qui s'en suivie que nous avons réalisé que c'était une attaque. L'avion aurait pu exploser. C'était le sauve-qui-peut ! Avec ma camera et mon sac à micro, c'était difficile de sortir de l'épave. Tous, on s'est regroupés devant la portière. Qui allait sortir le premier ? Un car nous attendait et dans lequel nous nous sommes engouffrés. Nous, les blessés avons été transportés à Toumbokro dans un hôpital militaire où nous avons été internés. Mais, je n'ai pas pu dormir parce que les images me revenaient ».

Propos reccueillis par Bidi Ignace
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