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Faits Divers Publié le mardi 14 septembre 2010 | Nord-Sud

Attaques en série d’établissements financiers à Abidjan : Tout sur le gang des banques

La bande à Ky Gaoussou dit ‘’l’Italien’’ n’attaquera plus de banque. En tout cas pas avant sa sortie de prison. Trois membres de ce gang des établissements financiers qui couraient encore dans la nature ont été mis aux arrêts au mois d’août par la police criminelle. Ils sont tombés dans un piège dont les fins limiers n’ont pas voulu dévoiler les détails pour des raisons stratégiques. Ky Gaoussou, le cerveau, Doumbia Sékouba, et Agbévo Toussaint ont été auditionnés sur procès verbal quelques jours après leur arrestation. En attendant leur procès, ils ont été déférés à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca). En avril 2008, un autre membre du groupe, Abou Cissé, a été pris lors de l’attaque avortée de la Banque atlantique de Côte d’Ivoire (Baci-Riviera). Ce jour-là, deux autres membres du gang connus sous les surnoms de ‘’Petit’’ et ‘’Del Piero’’ ont été abattus. Le dernier,’’Victoire’’ est en toujours en cavale. Selon la police, cette bande est identifiée depuis deux ans.

La soirée du 1er février 2008 laisse un effroi aux employés de l’agence de la Coopec de Sellmer, à Yopougon. En effet, le gérant de cette banque, épié et pisté par la bande armée de Ky Gaoussou à Adjamé, est kidnappé. Il était venu rendre visite à sa sœur. Tous deux sont contraints par les brigands de revenir sur leurs pas. Il est 19h30. A bord de trois véhicules dont un taxi-compteur, Ky Gaoussou et ses complices prennent ainsi en otage le gérant de la Coopec et l’oblige a retourné à l’agence.

Un préjudice de plus d’un milliard Fcfa

Avec la complicité de ceux qu’on appelle dans le jargon de la police les éclaireurs, que sont les nommés Drogba et Del Pierro, le gérant de la Coopec finit par tomber dans le piège des malfaiteurs. Le gang est constitué de six malfrats armés de pistolets automatiques dont Ky Gaoussou, Abou Cissé, Victoir, Petit, Sidibé Seydou, Agbevo Toussaint et Diallo. Sur les lieux cette soirée-là, c’est Gaoussou et Abou qui entrent avec leur otage à l’intérieur de la banque et les autres coupe-jarrets bouclent le périmètre et veillent au grain. Evidemment, le vigile en faction est tenu en respect par les bandits. Le hic dans l’affaire c’est que le responsable de cette micro-finance ne détient pas les clés du coffre-fort. Elles se trouvent aux mains des caissières. Les malfrats sont ingénieux et montent de toutes pièces un scénario. Ironie du sort ! L’attaque coïncide avec la maladie de Barthélemy Inabo, animateur télé à la Première chaîne. Barthélemy est le président du conseil d’administration (Pca) de la Coopec de Sellmer. Selon nos sources à la police criminelle et le rapport de l’officier qui a commandé l’équipe d’intervention ce jour-là, Ky Gaoussou et Abou Cissé ont contraint sous la menace de leurs armes à feu, le gérant à joindre par téléphone les différentes caissières. Celles-ci ne se doutent de rien et elles se déportent immédiatement sur le théâtre de l’opération. Voici ce que le gérant aurait répété au téléphone à chacune de ses collaboratrices pour qu’elles arrivent dare-dare : « Barthélemy Inabo, le Pca est malade. Il doit être évacué d’urgence en France. Il a besoin de 59 millions Fcfa. Venez avec les clés du coffre-fort. Je suis au bureau. Je vous attends, hâtez-vous ! On a besoin de cet argent dans l’immédiat ».
Aussitôt dit aussitôt fait. Les caissières arrivent en trombe à la banque. Elles découvrent le pot-aux-roses. Et, le coffre-fort est vidé. Les brigands emportent les 59 millions Fcfa sans tirer le moindre coup de feu. En véritables professionnels, ils se retirent avec le pactole. L’officier de police qui a enquêté sur l’affaire, révèle que le partage du butin s’est déroulé dans une baraque derrière l’antenne, à Yopougon, chez l’un des gangsters. L’appétit vient en mangeant, dit-on. Trois mois plus tard, soit en avril 2008, le gang se signale à nouveau. Il utilise le même mode opératoire c’est-à-dire qu’il y a les éclaireurs qui collectent le maximum d’informations sur la cible potentielle et ils donnent avec un détail près l’endroit et le montant de l’argent disponible. Ainsi, Ky Gaoussou alias « Italien » ou « Fil de fer » ou encore « Koné Abdoul Kader » et sa bande attaquent l’agence de la Sgbci (Société générale des banques en Côte d’Ivoire) à la Riviéra Golf (Cocody). Les scélérats armés de pistolets automatiques déjouent le système de sécurité, maîtrisent les employés puis emportent sans crier gare la somme de 116,653 millions Fcfa. Autre lieu même bande même tactique. Quelques jours après, c’est l’agence de la banque atlantique (Baci) à la Riviéra 2 qui est dans le viseur des bandits. L’attaque avorte de justesse grâce à la promptitude du dispositif de sécurité, mis en place. Mais tous les malfrats ne s’échappent pas des mailles du filet des flics. Abou Cissé l’un des cerveaux est appréhendé par des éléments de la police criminelle (PJ). Lors de cette intervention les nommés Petit, Del Pierro et Diallo sont abattus sur- le-champ. En réalité, nous explique une source à la PJ, Ky Gaoussou, Abou Cissé, Doumbia Sékouba et le nommé Victoir, sont le noyau du gang. «Ils recrutent en fonction de l’opération ou de l’attaque en cours. Donc, le gang est toujours en recomposition.

Des ramifications en Suisse et…

C’est une bande organisée avec des ramifications en Suisse. Tout l’argent volé est acheminé vers les banques helvétiques », confie notre interlocuteur, sous le sceau de l’anonymat, pour des raisons de sécurité. L’échec cuisant de l’attaque de la Baci ne faiblit pas l’ardeur de l’«Italien» et de ses comparses. Ils vont braquer les agences de la Lonaci à Cocody et de Western union à Angré. Les gangsters emportent respectivement la somme de 12 millions Fcfa et de 500 mille Fcfa en utilisant la même technique d’attaque. Au dire de nos informateurs, plusieurs agences de voyages au Plateau et des supermarchés à Marcory et à Koumassi font les frais des truands. Ils dévalisent les caisses en subtilisant des millions Fcfa. Même les établissements scolaires ne sont pas épargnés. Pour preuve. A la rentrée scolaire 2008-2009, «Fil de fer» et son gang ratissent le lycée Nangui Abrogoua, à Adjamé. Ils font irruption dans le bureau de l’intendant. Puis emportent 17 millions Fcfa trouvés dans le coffre-fort. Cet argent visiblement représente les frais d’inscription des élèves. « Il faut signaler aussi que ce gang s’est spécialisé dans les prises d’otages et enlèvements. Après chaque coup, la bande prend la direction de la Suisse. Elle se reconstitue et revient attaquer à nouveau. Nous étions confrontés à un problème. C’est que les gangsters voyage avec de fausses identités. Donc, quand bien même nous donnons leur signalement à l’aéroport, ils arrivaient toujours à s’échapper à cause des faux noms qu’ils utilisaient sur leurs passeports », rapporte l’un des fins limiers de la police criminelle qui a participé le 25 mai 2010 à l’une des opérations qui a permis de mettre le grappin sur Sidibé Seydou, à Koumassi. Ce dernier est le chauffeur attitré de la bande armée. Dans le milieu on l’appelle «bon pied». Selon lui, le nommé Victoir est en cavale et il se trouverait en France. Difficile dans ces conditions, indique un observateur averti, de mettre la main sur un redoutable gangster dont les policiers ne le connaissent que sous un sobriquet. En août, Ky Gaoussou recompose son gang pour attaquer de nouveau. Mais les fins limiers de la police criminelle qui sont sur le qui-vive leur tendent une souricière.

Ouattara Moussa
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