Accusés de vol en réunion à main armée, les six malfrats croupissent au bagne de Yopougon avant leur comparution à la barre du tribunal des flagrants délits. Selon le code pénal, ils encourent 20 ans de prison si leur culpabilité est avérée. Cependant, la question du suivi des peines demeure une préoccupation. A la police criminelle, nos sources sont sceptiques sur le sujet au point où l’un des nos interlocuteur n’a pas sa langue dans sa poche. « Nous abattons un boulot pour appréhender de redoutables gangsters. Parfois au péril de notre vie. Nous sommes peinés de revoir ces individus quelques mois plus tard en liberté. Je me demande s’il existe un juge chargé de l’application des peines. Si oui, alors qu’il joue pleinement son rôle. Tenez-vous bien, il y a quelques mois, nous avons appréhendé un membre de la bande de l’Italien. Il a été jugé et condamné à 20 ans de prison. Mais je l’ai aperçu un jour (2010) dans mon quartier. Il m’a montré un billet de sortie de la Maca, signé par le procureur. C’est à la fois étonnant et frustrant de voir que ces personnes circulent librement dans la ville. Il faut revoir le système », répète-t-il furieux. Ses propos sont acquiescés par un haut gradé de sa hiérarchie. Selon lui, il faut mettre en place un fichier électronique pour repérer tous les bandits de grand chemin et que la Justice assume ses responsabilités concernant le suivi effectif de peine infligée aux malfaiteurs.
Ouattara Moussa
Ouattara Moussa
