C’est un jeune homme contrit qui se présente à la barre, à l’appel du juge. Kambiré Kélahé, 24 ans, a honte pour l’acte qu’il a délibérément posé le 26 août dernier. Aidé d’un de ses complices, il réussit à faire main basse sur un mouton appartenant à Dahourou Baguemoi. Le prévenu ne peut relever la tête pour regarder le juge en face. Il baragouine toutes ses réponses. Pourtant
l’assistance voudrait bien savoir les circonstances du vol. Cette précision sera donnée par Somon Abraham, qui bien que n’ayant pas participé au vol, a pris une part active dans la cuisson et la consommation de l’animal. Selon le receleur, Kambiré et son ami sont arrivés dans son champ en traînant un mouton. « Ils disent qu’ils voulaient le vendre. Comme ils n’ont pas trouvé de preneur, ils
ont décidé de me le proposer », a expliqué Abraham. Lui non plus n’a pas assez de moyen pour satisfaire les voleurs. Ceux-ci sont dans l’embarras. Doivent –ils retourner au village avec le mouton ? Après un moment de conciliabule, ils prennent la résolution d’abattre l’animal pour en faire un festin. En accord avec Abraham qui, jusque-là, ne savait pas que la bête avait été volée. «Nous l’avons préparé pour le manger», dit-il au grand étonnement du public. «Kambiré est-il éleveur de mouton ?», demande le juge à Abraham. La réponse est non. Le tribunal lui fait remarquer la gravité de son acte : il n’est pas éleveur et il consomme une viande dont il ignore l’origine. « C’est pendant qu’on mangeait qu’ils m’ont fait savoir que c’est un mouton volé. J’étais déjà trempé dans la combine. Je ne pouvais plus reculer», confesse Abraham qui se tient juste à la droite de Kambiré. Le troisième complice ayant réussi à disparaître quelque instant après la « bouffe-party ». C’est donc Kambiré et Abraham qui seront appréhendés et mis à la disposition de la gendarmerie par les enfants de Baguemoi, le propriétaire du mouton. « Le vol a été commis pendant que j’étais en déplacement. A mon retour, les prévenus étaient déjà à la gendarmerie. Etant donné que nous sommes tous Burkinabè, j’ai demandé qu’on les relaxe, ce que les
gendarmes ont refusé », a déclaré la victime face au juge. Il tient absolument à ce qu’on libère ses compatriotes. « C’est mon mouton qui a été volé, cependant je souhaite qu’on les libère. Je retire ma plainte», plaide- t-il en faveur des prévenus. Cette intervention aura un écho favorable auprès du tribunal qui, après avoir déclaré Kambiré Kélahé et Somon Abraham coupables respectivement de vol de mouton en réunion et de recel leur a accordé des circonstances atténuantes. Ils écopent de 3 mois de prison fermes et de 20 mille francs d’amende.
Alain Kpapo à Gagnoa
l’assistance voudrait bien savoir les circonstances du vol. Cette précision sera donnée par Somon Abraham, qui bien que n’ayant pas participé au vol, a pris une part active dans la cuisson et la consommation de l’animal. Selon le receleur, Kambiré et son ami sont arrivés dans son champ en traînant un mouton. « Ils disent qu’ils voulaient le vendre. Comme ils n’ont pas trouvé de preneur, ils
ont décidé de me le proposer », a expliqué Abraham. Lui non plus n’a pas assez de moyen pour satisfaire les voleurs. Ceux-ci sont dans l’embarras. Doivent –ils retourner au village avec le mouton ? Après un moment de conciliabule, ils prennent la résolution d’abattre l’animal pour en faire un festin. En accord avec Abraham qui, jusque-là, ne savait pas que la bête avait été volée. «Nous l’avons préparé pour le manger», dit-il au grand étonnement du public. «Kambiré est-il éleveur de mouton ?», demande le juge à Abraham. La réponse est non. Le tribunal lui fait remarquer la gravité de son acte : il n’est pas éleveur et il consomme une viande dont il ignore l’origine. « C’est pendant qu’on mangeait qu’ils m’ont fait savoir que c’est un mouton volé. J’étais déjà trempé dans la combine. Je ne pouvais plus reculer», confesse Abraham qui se tient juste à la droite de Kambiré. Le troisième complice ayant réussi à disparaître quelque instant après la « bouffe-party ». C’est donc Kambiré et Abraham qui seront appréhendés et mis à la disposition de la gendarmerie par les enfants de Baguemoi, le propriétaire du mouton. « Le vol a été commis pendant que j’étais en déplacement. A mon retour, les prévenus étaient déjà à la gendarmerie. Etant donné que nous sommes tous Burkinabè, j’ai demandé qu’on les relaxe, ce que les
gendarmes ont refusé », a déclaré la victime face au juge. Il tient absolument à ce qu’on libère ses compatriotes. « C’est mon mouton qui a été volé, cependant je souhaite qu’on les libère. Je retire ma plainte», plaide- t-il en faveur des prévenus. Cette intervention aura un écho favorable auprès du tribunal qui, après avoir déclaré Kambiré Kélahé et Somon Abraham coupables respectivement de vol de mouton en réunion et de recel leur a accordé des circonstances atténuantes. Ils écopent de 3 mois de prison fermes et de 20 mille francs d’amende.
Alain Kpapo à Gagnoa
