Les vacances judiciaires sont une période où, l’appareil judiciaire est en congé. Du moins, une partie des fonctionnaires de cette institution se repose pendant que l’autre reste en fonction pour «liquider les affaires courantes». Parmi ces vacanciers nous nous sommes intéressés aux juges pour savoir comment ils passent ces moments de repos. Le juge, pour le commun des mortels, reste un dieu sur terre. En dehors de sa toge, qui est-il ? Que mange-t-il ? Quelle différence entre lui et le commun des mortels ? Notre curiosité nous a poussés à entrer dans le jardin secret des hommes du temple de Thémis. « Derrière la toge se trouve un homme ordinaire », nous a répondu l’un d’entre eux. Selon cet interlocuteur, le juge, hors mis sa robe, est un être tout court.
L’attieké au menu
Ses vacances lui servent à se reposer et à consacrer du temps à sa famille. « Je me suis rendu dans ma famille nucléaire puis je suis allé voir ma mère au village », nous a confié notre interlocuteur. Selon lui, certains de ses collègues partent en Europe pour profiter de ces moments. En ce qui le concerne, il a décidé de rester au pays. Il en donne les rai?sons. «D’abord, c’est par manque de mo?yens mais surtout pour des raisons professionnelles» a-t-il précisé. Il nous apprend que les vacances judiciaires sont intervenues au moment où le contentieux judiciaire de la liste électorale battait son plein. Il n’était donc pas opportun d’aller hors du pays. « Le président du tribunal nous a demandé de rester à l’écoute parce que le contentieux devait reprendre. C’est un processus qui engage la vie de la nation, donc il fallait être prêt à tout moment pour venir tenir des audiences », a-t-il expliqué pour justifier sa présence au pays. Un pays qui lui a imposé certaine habitude alimentaire dont il ne peut s’en passer. Demandez-lui s’il consomme, de l’attiéké et, il vous répondra. « Mon ami, on est même chose, il n’y a pas de différence entre les autres et nous. Personnellement, je suis de la génération de la cité universitaire de Yopougon et, le garba nous en connaissons l’importance », révèle-t-il avant de nous raconter que par moments, il lui arrive de garer sa voiture loin du point de vente, d’ôter sa veste pour ne pas se faire identifier puis passer sa commande. Celle-ci est bien mise dans un emballage qu’il emporte à domicile. Il en est de même pour l’un de ses collègues, lui aussi, ayant fait les beaux jours de la cité universitaire de Yopougon 2. L’attiéké est l’un de ses plats favoris. «Comme tout bon Ivoirien, je ne me prive pas d’en manger», reconnaît-il. Ces deux hommes de loi disent éviter certains milieux et fréquentations pour leur propre sécurité et aussi pour le prestige de la fonction qu’ils incarnent. « Nous devons sauvegarder l’image que nous incarnons, raison pour laquelle il ne nous est pas permis de fréquenter n’importe quel milieu», a dit l’un d’entre eux. Pour ce dernier, il peut se permettre de prendre un pot, mais encore faut-il choisir le cadre ? « Le moindre impair peut être mal interprété par la population », prévient le premier interlocuteur. Côté loisir, il est un friand de la lecture. « Je lis pres?que tous les journaux pour me faire une idée sur la position de chaque organe de presse sur un problème donné », dit-il. En dehors de la lecture, il passe une grande partie de son temps à naviguer sur internet.
Des hommes de sport
Quand il s’agit de pratiquer le sport, il accorde la priorité au footing et à la marche. « Je pars d’un bout de la ville à l’autre », indique-t-il la distance parcourue. Son collègue, lui, préfère le maracana. Selon une source bien introduite, il fait partie d’un club de maracana de la ville et fait montre de grandes qualités footballistiques. C’est un club de maracana qui regroupe essentiellement des fonctionnaires de la ville. Les soirs, après la descente, ils se retrouvent pour taper dans le ballon. En pareille circonstance, le juge et la population font un, parce qu’étant lui-même membre de la société. Il devient ainsi accessible au point que le mythe qu’il y a autour de sa personne, de part son apparat en toge, n’est plus le même. Nous avons pu nous en rendre compte lorsque nous avons approché les concernés. Ce sont des hommes très ouverts avec qui nous avons échangé sans protocole. « Les juges d’aujourd’hui sont plus accessibles que ceux d’avant», a dit notre second interlocuteur. Pendant l’entretien, nous avons eu droit à certaines confidences qui ont fini par nous convaincre que les juges et nous avons les mêmes sentiments, les mêmes préoccupations, les mêmes besoins. Ils passent leurs vacances comme tous les autres fonctionnaires de l’Etat de Côte d’Ivoire.
Alain Kpapo à Gagnoa
L’attieké au menu
Ses vacances lui servent à se reposer et à consacrer du temps à sa famille. « Je me suis rendu dans ma famille nucléaire puis je suis allé voir ma mère au village », nous a confié notre interlocuteur. Selon lui, certains de ses collègues partent en Europe pour profiter de ces moments. En ce qui le concerne, il a décidé de rester au pays. Il en donne les rai?sons. «D’abord, c’est par manque de mo?yens mais surtout pour des raisons professionnelles» a-t-il précisé. Il nous apprend que les vacances judiciaires sont intervenues au moment où le contentieux judiciaire de la liste électorale battait son plein. Il n’était donc pas opportun d’aller hors du pays. « Le président du tribunal nous a demandé de rester à l’écoute parce que le contentieux devait reprendre. C’est un processus qui engage la vie de la nation, donc il fallait être prêt à tout moment pour venir tenir des audiences », a-t-il expliqué pour justifier sa présence au pays. Un pays qui lui a imposé certaine habitude alimentaire dont il ne peut s’en passer. Demandez-lui s’il consomme, de l’attiéké et, il vous répondra. « Mon ami, on est même chose, il n’y a pas de différence entre les autres et nous. Personnellement, je suis de la génération de la cité universitaire de Yopougon et, le garba nous en connaissons l’importance », révèle-t-il avant de nous raconter que par moments, il lui arrive de garer sa voiture loin du point de vente, d’ôter sa veste pour ne pas se faire identifier puis passer sa commande. Celle-ci est bien mise dans un emballage qu’il emporte à domicile. Il en est de même pour l’un de ses collègues, lui aussi, ayant fait les beaux jours de la cité universitaire de Yopougon 2. L’attiéké est l’un de ses plats favoris. «Comme tout bon Ivoirien, je ne me prive pas d’en manger», reconnaît-il. Ces deux hommes de loi disent éviter certains milieux et fréquentations pour leur propre sécurité et aussi pour le prestige de la fonction qu’ils incarnent. « Nous devons sauvegarder l’image que nous incarnons, raison pour laquelle il ne nous est pas permis de fréquenter n’importe quel milieu», a dit l’un d’entre eux. Pour ce dernier, il peut se permettre de prendre un pot, mais encore faut-il choisir le cadre ? « Le moindre impair peut être mal interprété par la population », prévient le premier interlocuteur. Côté loisir, il est un friand de la lecture. « Je lis pres?que tous les journaux pour me faire une idée sur la position de chaque organe de presse sur un problème donné », dit-il. En dehors de la lecture, il passe une grande partie de son temps à naviguer sur internet.
Des hommes de sport
Quand il s’agit de pratiquer le sport, il accorde la priorité au footing et à la marche. « Je pars d’un bout de la ville à l’autre », indique-t-il la distance parcourue. Son collègue, lui, préfère le maracana. Selon une source bien introduite, il fait partie d’un club de maracana de la ville et fait montre de grandes qualités footballistiques. C’est un club de maracana qui regroupe essentiellement des fonctionnaires de la ville. Les soirs, après la descente, ils se retrouvent pour taper dans le ballon. En pareille circonstance, le juge et la population font un, parce qu’étant lui-même membre de la société. Il devient ainsi accessible au point que le mythe qu’il y a autour de sa personne, de part son apparat en toge, n’est plus le même. Nous avons pu nous en rendre compte lorsque nous avons approché les concernés. Ce sont des hommes très ouverts avec qui nous avons échangé sans protocole. « Les juges d’aujourd’hui sont plus accessibles que ceux d’avant», a dit notre second interlocuteur. Pendant l’entretien, nous avons eu droit à certaines confidences qui ont fini par nous convaincre que les juges et nous avons les mêmes sentiments, les mêmes préoccupations, les mêmes besoins. Ils passent leurs vacances comme tous les autres fonctionnaires de l’Etat de Côte d’Ivoire.
Alain Kpapo à Gagnoa