La prison lui colle à la peau. A 22 ans, Toh Gnantin Charles a déjà visité deux fois la prison civile de Gagnoa et va y retourner pour la troisième fois. Son premier forfait remonte à l’année 2008 où il a été condamné pour vol de portable. L’année suivante, soit en 2009, il vole un poulet pour lequel il est écroué pour 12 mois. Il en a purgé 11 et demi. Pour les deux semaines restantes, Charles bénéficie du régime de prisonnier en semi-liberté. Ce qui lui permet de sortir du cachot, faire quelques courses et y retourner dans la soirée. Mais pressé de recouvrer la liberté définitive, Charles ne retourne plus à la maison d’arrêt. Les forces de l’ordre se mettent à sa recherche et le retrouvent. Devant le juge, il ne fait aucune difficulté. « Il me restait deux semaine à faire et j’ai fui. Je reconnais les faits qui me sont reprochés », avoue-t-il. Le juge le sermonne et s’interroge si la prison n’est pas un lieu de rêve pour Charles. Car, se permettre une fugue à deux semaines de la liberté, est absurde. A moins que le prévenu ne soit un abonné de la prison. Le procureur requiert contre lui 6 mois de prison ferme. Mais le juge divise la poire en deux. Après l’avoir reconnu coupable des faits d’évasion, il écope de trois mois et de 20 mille francs d’amende. Le juge prend soin de lui expliquer qu’il va d’abord s’acquitter du reliquat de deux semaines avant d’entamer les trois mois pour cette nouvelle condamnation. Au total, cela revient à 3 mois et 2 semaines de prison pour Gnantin Charles, lui qui refuse de s’éloigner des geôles.
Alain Kpapo à Gagnoa
Alain Kpapo à Gagnoa