Il n’est pas conseillé de poser la main sur l’épaule d’une jeune fille sans son consentement. C’est la leçon que doit retenir Dieu Mahi Alain, 26 ans et déjà condamné en 2004 pour coups et blessures volontaires. La raison de sa présence à la barre, ce jour, est liée à une atteinte à la pudeur commise avec violence sur mademoiselle T.B.N, âgée de 17 ans. C’était le 4 septembre dernier, à quelques jours de la rentrée des classes. «J’ai mis mon bras sur son épaule et, elle m’a mordu au pouce gauche. Je ne l’ai pas brutalisée, au contraire c’est elle qui m’a mordu », se défend le prévenu. Selon ses propos, il revenait du cimetière en compagnie de ses amis lorsqu’ils rencontrent sur leur chemin T.B.N. et sa petite sœur. Ils échangent les civilités. La jeune fille se rendait au lycée de Guibéroua, son ancienne école pour une visite des lieux. Dieu se propose de l’accompagner dans cette balade nostalgique. Il abandonne ses amis au profit de ses intérêts sentimentaux du moment. A la fin de la visite, alors qu’ils rentraient à la maison, la main de Dieu se retrouve comme par hasard sur l’épaule de la fille. Geste que celle-ci trouve déplacé et elle mord le Don Juan au doigt. Cette version du prévenu est différente de celle de la plaignante. A la lecture des déclarations de la mère de la victime, il ressort que c’est à l’intérieur d’une salle de classe que Dieu a eu une main baladeuse sur le corps de sa fille. Quelle intention visait-il ? Toujours est-il que T.B.N n’a pas apprécié et elle s’est défendue avec promptitude. Dieu interprète la riposte de la jeune fille comme une offense à sa ‘grandeur divine’ et la passe à tabac. La mère précise que Dieu disait à ceux qui venaient intervenir pour tirer la fille de ses griffes qu’elle était sa copine et qu’il valait mieux pour eux de s’occuper de leurs oignons. Néanmoins, la fille réussit à s’extraire de l’empise de son bourreau, le tee-shirt taché de sang. « C’est plutôt le sang qui coulait de mon doigt qu’elle a mordu », s’empresse de recadrer Dieu. Convaincu que les faits tournent en sa défaveur. Quelque temps après que T.B.N a regagné le domicile, sa mère porte plainte à la police. Dieu est arrêté. Depuis le commissariat jusqu’au parquet, le prévenu persiste à dire qu’il n’a pas brutalisé sa victime. Avec l’absence de la mère de T.B.N à l’audience, Dieu a bénéficié de circonstances atténuantes. Il s’en sort avec un sursis de 3 mois et une amende de 30 mille francs.
Alain Kpapo à Gagnoa
Alain Kpapo à Gagnoa