Vol à Man : Le plaignant se fait accuser par son marabout

Un vol d’argent estimé à 3.480.000 Fcfa est survenu récemment dans une agence de téléphonie mobile de Man. La responsable de l’agence réunit ses agents pour tenter de faire la lumière sur le vol et trouver le ou les coupables. L’un des vigiles T.K. se porte volontaire pour démasquer le voleur. Il propose alors les services d’un marabout en qui il dit avoir confiance. Sur son insistance, sa responsable accède à sa proposition. T. K. est donc mis en mission pour faire venir son marabout. Arrivé chez le marabout, T.K. explique la situation tout en dévoilant le montant de la somme perdue. Chemin faisant, la responsable de l’agence l’appelle pour lui recommander de ne pas dévoiler le montant de la somme perdue au marabout. C’était trop tard. Il lui avait déjà tout dit. T.K. tente de se racheter en négociant avec le marabout afin qu’il ne dise pas à sa patronne qu’il avait déjà été informé du montant de la somme perdue. Arrivé sur les lieux, le marabout-féticheur fait ses gris-gris et désigne le vigile comme étant le coupable du vol. « C’est lui le voleur, mes fétiche ne m’ont jamais menti », accuse-t-il en faisant croire à l’assistance que « mes génies m’ont révélé le montant de la somme volée. Mettez lui la pression, il vous dira où il a mis l’argent », insiste le féticheur. La scène s’est déroulée en présence des éléments du commissariat du deuxième arrondissement de Man. T.K. qui a voulu clamer son innocence a été conduit au violon sans autre forme de procès. Où il a passé trois nuits. Pendant son séjour au violon, le vigile a été rossé d’importance afin qu’il avoue son forfait, en vain. Alerté par l’arrestation d’un de ses compatriotes sur la base du fétichisme, le délégué du conseil supérieur des Burkinabè du grand Ouest, Bonkoungou Théodore, engage une médiation auprès des autorités policières et des responsables de l’agence. Ces derniers n’ayant obtenu aucune preuve objective contre T.K, ont tout simplement retiré leur plainte. Et, le vigile a retrouvé sa liberté sans toutefois perdre son emploi.

Kindo Ousseny à Man