Cardinal Andrien Sarr (Archevêque de Dakar), hier, à Abidjan : “Nous n’organisons pas la prostitution des religieuses africaines”

L’Archevêque de Dakar est à la recherche de Serge Bilé. Mgr Andrien Sarr veut rencontrer l’écrivain ivoiro-martiniquais pour l’interroger sur la réalité des cas de prostitution de religieuses africaines au Vatican dont il parle dans son dernier livre ‘’Et si Dieu n’aimait pas les noirs’‘. Pour le prélat, s’ils sont avérés, ces cas doivent être considérés comme des exceptions, dans la mesure où, soutient-il, les églises africaines n’ont jamais eu pour projet d’envoyer des servantes de Dieu en Europe pour les détourner de leur sacerdoce. « Nous n’organisons pas la prostitution », s’est défendu hier le vice-président du Symposium des conférences épiscopales d’Afrique et de Madagascar(Secam). C’était au siège de la Conférence épiscopale régionale de l’Afrique de l’Ouest(Cereao) à Cocody-II Plateaux. Des guides catholiques d’Afrique et des représentants du Conseil des conférences épiscopales d’Europe (Ccee) y sont réunis pour quelques jours de réflexion sur la nouvelle situation des missions religieuses : l’échange de prêtres, d’agents pastoraux et la formation. Ce symposium, le troisième du genre, qui prend fin le 14 novembre, va réexaminer les soutiens mutuels que les églises africaine et européenne peuvent s’apporter. Il va aussi identifier les problèmes qui découlent de l’envoie d’agents pastoraux en Europe par des diocèses africains, en vue d’y trouver des solutions. Les dérapages de ces échanges, relayés aussi bien par Serge Bilé, dans son livre, que par la presse internationale, portent également sur les mésaventures de prêtres africains partis en formation en Europe, et qui finissent par abandonner leur vocation parce que contraints de travailler pour survivre. Selon Andrien Sarr, les étudiants qui se retrouvent dans cette situation sont généralement des personnes qui, à la fin de leur formation, refusent de regagner leur pays. Ne pouvant plus bénéficier de la prise en charge qu’ils avaient grâce à leur bourse d’étude, ils sont forcément livrés à eux-mêmes. Des religieuses parties en formation se retrouvent exposées à toutes sortes de tentations pour les mêmes raisons. S’ils se déplacent dans les normes et respectent les clauses de leur mission, les prêtres africains sont les bienvenus en Europe parce que le vieux continent a besoin d’eux. En effet, Mgr Andres Arborelius, évêque de Stockholm (Suède) et représentant de la Ccee, a avoué un réel recul du catholicisme dans les pays européens à cause du matérialisme. « Nous avons besoin de vous pour relancer l’évangélisation en Europe », a-t-il souhaité.

Cissé Sindou