Hier jeudi 12 mai 2011 à la Présidence au Plateau, a eu lieu une cérémonie solennelle marquant le début des trois jours de deuil national décrété par le président de la République, Alassane Ouattara. A l'occasion, le numéro un ivoirien a promis aux Ivoiriens qu'aucun crime ne restera impuni. Lire ci-dessous l'intégralité de son discours
(…) Le vendredi 6 mai 2011, devant la nation entière, j'ai prêté serment en qualité de président de la République de Côte d'Ivoire. Cette cérémonie de prestation de serment, qui a mis un terme à la longue crise post-électorale qu'a connu notre pays, a été pour moi un moment d'intense émotion en raison du souvenir douloureux de ces cinq mois de souffrance pour tous les Ivoiriens et pour toutes les populations vivant dans notre pays. Cinq longs et interminables mois émaillés d'innombrables pertes en vie humaine où tous, sans distinction d'ethnie, de religion, de partis politiques et même de nationalité avons vécu dans la peur, dans l'angoisse, dans la faim avec la mort. Oui, ces derniers mois ont été difficiles pour nous tous, hommes, femmes et enfants du Nord, du Sud, de l'Est, de l'Ouest, du Centre; militant du PDCI, du RDR, du FPI, de l'UDPCI, des FN, du MFA, de l'UPCI, du PIT et bien entendu d'autres partis politiques; chrétien, musulman ou de toute autre confession religieuse. Tous, nous avons beaucoup souffert. Chers frères, chères soeurs, nombreux sont hélas, nos compatriotes qui n'écriront pas avec nous les pages de la Côte d'Ivoire nouvelle que nous avons pourtant appelé de tous nos voeux. Nous, les rescapés, nous devons nous souvenir de nos martyrs et de toutes les victimes de cette crise. Nous devons nous arrêter pour pleurer avec ces milliers de familles endeuillées et attristées. Je voudrais, au nom de la nation, m'incliner devant la mémoire de tous ceux et de toutes celles qui sont tombés depuis le déclenchement de la crise post-électorale. Je présente mes condoléances les plus attristées à leurs familles. Aux blessés, j'exprime ma profonde compassion et je leur souhaite un prompt rétablissement. A tous les orphelins, à toutes les veuves et à tous les veufs, à tous les parents des victimes, je veux leur dire que la Côte d'Ivoire ne les oubliera jamais. C'est pourquoi, au nom de la Nation, je décrète un deuil national de trois jours à compter d'aujourd'hui (Ndlr: hier). Pendant ces trois jours, les drapeaux seront en berne. Dorénavant, la journée du 12 mai sera instituée journée des martyrs. Je donne l'assurance à tous qu'aucun crime ne restera impuni. Une commission nationale d'enquête a déjà été constituée pour poursuivre, juger et punir les auteurs des exactions et des tueries. La Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation qui verra le jour bientôt permettra à toute la nation de comprendre, de situer les responsabilités et de pouvoir pardonner. Je prends l'engagement de tout mettre en oeuvre pour que notre rêve commun d'un pays prospère, uni et réconcilié se réalise. Pour cela, nous devons engager tous ensemble les chantiers de la reconstruction de notre pays et bâtir dès à présent la Côte d'Ivoire à laquelle nous aspirons. Je souhaite enfin que ces trois jours de prière et de recueillement nous permettent de faire notre examen de conscience et d'aboutir à la même conclusion: « plus jamais ça dans notre beau pays, plus jamais ça!».
Que Dieu protège la Côte d'Ivoire
Propos recueillis par
Y.DOUMBIA
(…) Le vendredi 6 mai 2011, devant la nation entière, j'ai prêté serment en qualité de président de la République de Côte d'Ivoire. Cette cérémonie de prestation de serment, qui a mis un terme à la longue crise post-électorale qu'a connu notre pays, a été pour moi un moment d'intense émotion en raison du souvenir douloureux de ces cinq mois de souffrance pour tous les Ivoiriens et pour toutes les populations vivant dans notre pays. Cinq longs et interminables mois émaillés d'innombrables pertes en vie humaine où tous, sans distinction d'ethnie, de religion, de partis politiques et même de nationalité avons vécu dans la peur, dans l'angoisse, dans la faim avec la mort. Oui, ces derniers mois ont été difficiles pour nous tous, hommes, femmes et enfants du Nord, du Sud, de l'Est, de l'Ouest, du Centre; militant du PDCI, du RDR, du FPI, de l'UDPCI, des FN, du MFA, de l'UPCI, du PIT et bien entendu d'autres partis politiques; chrétien, musulman ou de toute autre confession religieuse. Tous, nous avons beaucoup souffert. Chers frères, chères soeurs, nombreux sont hélas, nos compatriotes qui n'écriront pas avec nous les pages de la Côte d'Ivoire nouvelle que nous avons pourtant appelé de tous nos voeux. Nous, les rescapés, nous devons nous souvenir de nos martyrs et de toutes les victimes de cette crise. Nous devons nous arrêter pour pleurer avec ces milliers de familles endeuillées et attristées. Je voudrais, au nom de la nation, m'incliner devant la mémoire de tous ceux et de toutes celles qui sont tombés depuis le déclenchement de la crise post-électorale. Je présente mes condoléances les plus attristées à leurs familles. Aux blessés, j'exprime ma profonde compassion et je leur souhaite un prompt rétablissement. A tous les orphelins, à toutes les veuves et à tous les veufs, à tous les parents des victimes, je veux leur dire que la Côte d'Ivoire ne les oubliera jamais. C'est pourquoi, au nom de la Nation, je décrète un deuil national de trois jours à compter d'aujourd'hui (Ndlr: hier). Pendant ces trois jours, les drapeaux seront en berne. Dorénavant, la journée du 12 mai sera instituée journée des martyrs. Je donne l'assurance à tous qu'aucun crime ne restera impuni. Une commission nationale d'enquête a déjà été constituée pour poursuivre, juger et punir les auteurs des exactions et des tueries. La Commission Dialogue, Vérité et Réconciliation qui verra le jour bientôt permettra à toute la nation de comprendre, de situer les responsabilités et de pouvoir pardonner. Je prends l'engagement de tout mettre en oeuvre pour que notre rêve commun d'un pays prospère, uni et réconcilié se réalise. Pour cela, nous devons engager tous ensemble les chantiers de la reconstruction de notre pays et bâtir dès à présent la Côte d'Ivoire à laquelle nous aspirons. Je souhaite enfin que ces trois jours de prière et de recueillement nous permettent de faire notre examen de conscience et d'aboutir à la même conclusion: « plus jamais ça dans notre beau pays, plus jamais ça!».
Que Dieu protège la Côte d'Ivoire
Propos recueillis par
Y.DOUMBIA