L’église catholique subit, depuis le 15 août 2011, des attaques de tous ordres. Une trentaine de faits sont déjà dénombrés. Ces agressions perpétrées contre les édifices religieux et les hommes de Dieu, si elles n’ont pas encore provoqué des pertes en vies humaines, ont tout de même causé des dommages corporels et de nombreuses pertes de biens matériels. Elles tétanisent les chrétiens qui s’interrogent.
La nuit et parfois le jour, des hommes en armes, portant parfois des cagoules, menacent et martyrisent les prêtres et les religieuses, en un mot les ministres de Dieu. S’ils ne sont pas tabassés, ils subissent des humiliations sans nom. Cette situation a évolué à un point où les églises, qui étaient des lieux paisibles et de recueillement, sont désormais des centres où la désolation a élu domicile. Le répertoire des attaques est effrayant. Les paroisses Sainte Monique du Dokui, Sacré Coeur d’Abobo, Notre Dame de la Tendresse de la Riviera Golf, Notre Dame de l’incarnation de la Riviera Palmeraie, Saint Pierre de Blokauss, en passant par les églises catholiques de Sikensi, d’Agou, Notre Dame de la Visitation de Yamoussoukro, la paroisse d’Oglouapo, à Alépé, deux maisons de religieuses et une église à Abengourou, autant de lieux de culte qui ont été visités par ces hommes sans foi ni loi. Ils arrivent comme le vent et la tornade pour y semer la désolation. Créant ainsi la panique chez les fidèles et les premières victimes que sont les prêtes et les religieux. D’importants lots de matériels informatiques, des biens matériels, des téléphones portables, des bijoux estimés à plusieurs milliers de francs, des objets de culte et de fortes sommes d’argent ont été emportés par ces individus.
Les chrétiens ont peur et crient leur indignation
Depuis la mésaventure vécue par un de ses parents à la paroisse Sainte-Monique du Plateau-Dokui, dans la commune de Cocody, une fidèle catholique dissimule difficilement sa peur. « Mon cousin était là-bas… Ils l’ont frappé… on a vraiment peur », raconte-t-elle. Une autre paroissienne de Sainte-Lucie, à Adjamé, dit son indignation face à cette situation: « ça me fait très mal, parce que les gens ne craignent plus Dieu. Venir attaquer des prêtres qui n’ont rien sur eux... Vraiment, c’est déplorable »! Ces fidèles souhaitent que les attaques des paroisses et de couvents religieux prennent fin, pour ne pas que cela prenne une autre tournure.
La réaction du clergé catholique
« Nous avons informé les autorités et rien n’a encore été fait. Au moment opportun, nous allons prendre les mesures qui s’imposent », a déclaré un prête qui a requis l’anonymat. Quant au chargé de communication de l’archevêché d’Abidjan, père Augustin Obrou, il déclare que le clergé a informé le président Alassane Ouattara, ainsi que la haute hiérarchie militaire, de ses différentes attaques. Lorsque l’évêque d’Abidjan, Monseigneur Jean-Pierre Kutwa, a déclaré, le dimanche 13 novembre dernier, lors de la célébration des festivités de la solennité marquant les 40 ans d`existence de la paroisse Saint Kizito de Williamsville : «comment nos cœurs peuvent-ils être à la fête quand on sait que l`horizon reste toujours sombre, du fait de l`insécurité, et qu`il ne se passe pratiquement plus une semaine sans que l`on ne fasse mention de paroisses agressées, de prêtres molestés, de cambriolages dans les maisons, d`agressions de tout genre ?». Cela révèle toute l’inquiétude de l’église. Aussi reçu par le président Ouattara dans le courant du mois d’octobre, l`archevêque d`Abidjan a évoqué les attaques contre les paroisses qui connaissent une certaine recrudescence. « Nous ne savons pas qui en sont les auteurs », a-t-il dit, avant de réclamer la sécurité partout dans les paroisses. Il a, par ailleurs, annoncé que le président de la République a prêté une oreille attentive à sa doléance et l’a rassuré.
MARIE PAULE KOFFI
Des Ivoiriens réagissent et dénoncent
Kouadio Serge, titulaire d’un BTS en finance comptabilité :
“L’Etat doit trouver les moyens pour sécuriser les églises”
« Tout d’abord, ce n’est pas bien parce que les gens qui sont en train de prier, on vient les attaquer, ou les voler. Déjà, c’est un péché devant Dieu. Les Ivoiriens doivent arrêter ce genre de comportement. Comme solution, l’Etat doit essayer de trouver les moyens pour qu’on puisse sécuriser ces endroits, pour qu’on arrête d’attaquer les églises et autres. C’est la police qui s’occupe de la sécurité de la population ».
Brou Casmir, comptable
“Les hommes politiques doivent prendre les dispositions sécuritaires”
« C’est un phénomène que nous avons constaté ces jours-ci. Et puis, il y a des informations qui courent au niveau des médias. C’est aussi dû au fait que nos hommes de Dieu sont un peu impliqués dans la politique. C’est ce qui agit sur les églises. Précisément, ce ne sont pas les chrétiens qui sont attaqués. Mais, ce sont les hommes qui sont en tête qui le sont. Comme solution, ils doivent s’approcher des hommes politiques afin qu’ils prennent les dispositions de sécurité au niveau des églises.
Mireille Koffi, étudiante
“Il faut déployer des hommes en armes devant certaines églises”
« Au niveau de la sécurité, ce n’est pas trop ça dans le pays à cause de la crise. C’est très difficile parce que dans les églises, tout le monde va pour se recueillir, pour avoir recours à Dieu. Mais, au même moment, on a toujours des infiltrés. On a l’impression qu’il n’y a pas de sécurité au niveau de l’église. Que ce soit les bandits, les voleurs, tout le monde y entre parce qu’on se dit qu’on ne va pas là-bas pour faire du mal. Si on déploie des hommes pour des sociétés, on peut aussi déployer des hommes pour certaines églises pour que vraiment ces prêtres puissent se sentir en sécurité.
Gislaine Gnolou, commerçante
“Les autorités
doivent réagir”
« Pourquoi ce sont les églises qu’on attaque ? Cela n’est pas normal. Il faut que les autorités réagissent. Il y a des hommes chargés de la sécurité. Ce sont les lieux de cultes et on y va pour prier. Donc, les gens doivent se sentir en toute sécurité ».
Propos recueillis par
M. P. K.
Ph : MELEDJE T.
La nuit et parfois le jour, des hommes en armes, portant parfois des cagoules, menacent et martyrisent les prêtres et les religieuses, en un mot les ministres de Dieu. S’ils ne sont pas tabassés, ils subissent des humiliations sans nom. Cette situation a évolué à un point où les églises, qui étaient des lieux paisibles et de recueillement, sont désormais des centres où la désolation a élu domicile. Le répertoire des attaques est effrayant. Les paroisses Sainte Monique du Dokui, Sacré Coeur d’Abobo, Notre Dame de la Tendresse de la Riviera Golf, Notre Dame de l’incarnation de la Riviera Palmeraie, Saint Pierre de Blokauss, en passant par les églises catholiques de Sikensi, d’Agou, Notre Dame de la Visitation de Yamoussoukro, la paroisse d’Oglouapo, à Alépé, deux maisons de religieuses et une église à Abengourou, autant de lieux de culte qui ont été visités par ces hommes sans foi ni loi. Ils arrivent comme le vent et la tornade pour y semer la désolation. Créant ainsi la panique chez les fidèles et les premières victimes que sont les prêtes et les religieux. D’importants lots de matériels informatiques, des biens matériels, des téléphones portables, des bijoux estimés à plusieurs milliers de francs, des objets de culte et de fortes sommes d’argent ont été emportés par ces individus.
Les chrétiens ont peur et crient leur indignation
Depuis la mésaventure vécue par un de ses parents à la paroisse Sainte-Monique du Plateau-Dokui, dans la commune de Cocody, une fidèle catholique dissimule difficilement sa peur. « Mon cousin était là-bas… Ils l’ont frappé… on a vraiment peur », raconte-t-elle. Une autre paroissienne de Sainte-Lucie, à Adjamé, dit son indignation face à cette situation: « ça me fait très mal, parce que les gens ne craignent plus Dieu. Venir attaquer des prêtres qui n’ont rien sur eux... Vraiment, c’est déplorable »! Ces fidèles souhaitent que les attaques des paroisses et de couvents religieux prennent fin, pour ne pas que cela prenne une autre tournure.
La réaction du clergé catholique
« Nous avons informé les autorités et rien n’a encore été fait. Au moment opportun, nous allons prendre les mesures qui s’imposent », a déclaré un prête qui a requis l’anonymat. Quant au chargé de communication de l’archevêché d’Abidjan, père Augustin Obrou, il déclare que le clergé a informé le président Alassane Ouattara, ainsi que la haute hiérarchie militaire, de ses différentes attaques. Lorsque l’évêque d’Abidjan, Monseigneur Jean-Pierre Kutwa, a déclaré, le dimanche 13 novembre dernier, lors de la célébration des festivités de la solennité marquant les 40 ans d`existence de la paroisse Saint Kizito de Williamsville : «comment nos cœurs peuvent-ils être à la fête quand on sait que l`horizon reste toujours sombre, du fait de l`insécurité, et qu`il ne se passe pratiquement plus une semaine sans que l`on ne fasse mention de paroisses agressées, de prêtres molestés, de cambriolages dans les maisons, d`agressions de tout genre ?». Cela révèle toute l’inquiétude de l’église. Aussi reçu par le président Ouattara dans le courant du mois d’octobre, l`archevêque d`Abidjan a évoqué les attaques contre les paroisses qui connaissent une certaine recrudescence. « Nous ne savons pas qui en sont les auteurs », a-t-il dit, avant de réclamer la sécurité partout dans les paroisses. Il a, par ailleurs, annoncé que le président de la République a prêté une oreille attentive à sa doléance et l’a rassuré.
MARIE PAULE KOFFI
Des Ivoiriens réagissent et dénoncent
Kouadio Serge, titulaire d’un BTS en finance comptabilité :
“L’Etat doit trouver les moyens pour sécuriser les églises”
« Tout d’abord, ce n’est pas bien parce que les gens qui sont en train de prier, on vient les attaquer, ou les voler. Déjà, c’est un péché devant Dieu. Les Ivoiriens doivent arrêter ce genre de comportement. Comme solution, l’Etat doit essayer de trouver les moyens pour qu’on puisse sécuriser ces endroits, pour qu’on arrête d’attaquer les églises et autres. C’est la police qui s’occupe de la sécurité de la population ».
Brou Casmir, comptable
“Les hommes politiques doivent prendre les dispositions sécuritaires”
« C’est un phénomène que nous avons constaté ces jours-ci. Et puis, il y a des informations qui courent au niveau des médias. C’est aussi dû au fait que nos hommes de Dieu sont un peu impliqués dans la politique. C’est ce qui agit sur les églises. Précisément, ce ne sont pas les chrétiens qui sont attaqués. Mais, ce sont les hommes qui sont en tête qui le sont. Comme solution, ils doivent s’approcher des hommes politiques afin qu’ils prennent les dispositions de sécurité au niveau des églises.
Mireille Koffi, étudiante
“Il faut déployer des hommes en armes devant certaines églises”
« Au niveau de la sécurité, ce n’est pas trop ça dans le pays à cause de la crise. C’est très difficile parce que dans les églises, tout le monde va pour se recueillir, pour avoir recours à Dieu. Mais, au même moment, on a toujours des infiltrés. On a l’impression qu’il n’y a pas de sécurité au niveau de l’église. Que ce soit les bandits, les voleurs, tout le monde y entre parce qu’on se dit qu’on ne va pas là-bas pour faire du mal. Si on déploie des hommes pour des sociétés, on peut aussi déployer des hommes pour certaines églises pour que vraiment ces prêtres puissent se sentir en sécurité.
Gislaine Gnolou, commerçante
“Les autorités
doivent réagir”
« Pourquoi ce sont les églises qu’on attaque ? Cela n’est pas normal. Il faut que les autorités réagissent. Il y a des hommes chargés de la sécurité. Ce sont les lieux de cultes et on y va pour prier. Donc, les gens doivent se sentir en toute sécurité ».
Propos recueillis par
M. P. K.
Ph : MELEDJE T.