Star incontestée du petit écran, Yves Zogbo Junior est de retour au pays, après six années d'absence. Dans cet entretien, le célèbre présentateur télé revient sur sa traversée du désert, marquée par une maladie qui l'a cloué au lit pendant un an, et évoque ses nouveaux défis, avec en toile de fond la création prochaine de sa chaîne de télé.
Le Patriote : Depuis votre retour au pays, on constate que vous êtes pratiquement sur tous les fronts. Vous attendiez-vous à une intégration aussi rapide et réussie après quand même six années passées hors du pays ?
Yves Zogbo Junior : Non. J'avoue que je ne m'y attendais. La volonté de certains Ivoiriens de me revoir y est pour quelque chose. Quelque part, ils se sont dit, qu'on peut encore bénéficier des services d'Yves et la grâce de Dieu aidant, les choses se passent bien pour moi.
L.P : Justement vous signez de fort belle manière votre retour sur le petit écran, avec l'émission à succès « Qui veut gagner des millions ? ». Comment avez-vous été choisi pour présenter cette production ?
Y Z J : L'équipe de production avait fait le lancement de l'émission avec l'un de nos aînés, Bamba Bakary. Mais, avant lui, ils avaient testé plusieurs animateurs. Puis, la structure européenne, propriétaire de l'émission, a demandé à Wassy Multimédia, qui a donc la production en Côte d'Ivoire, de proposer plusieurs profils pour la présentation. Cela a coïncidé avec mon retour au pays, et M. Toussaint Dago, DG de Wassy Technologies, m'a contacté et m'a dit ceci : « Yves je ne te cache pas qu'on a plusieurs propositions et je souhaiterais joindre à celles que je compte faire partir aux Européens ton profil, parce que je me dis que quelque part ça peut être bon». Je suis donc allé faire un test à Grand-Bassam où l'émission est enregistrée. Cette démo a été envoyée en Europe et c'est ainsi que j'ai été retenu. Sans me connaître, ceux qui étaient chargés de faire la sélection ont estimé, en regardant la démo, que je correspondais plus au concept de l'émission. C'était une compétition et il n'était pas dit que ça marche avec moi. Chaque fois je disais à Dieu que si que je devais refaire de la télé qu'il fasse que ce soit sur une production qui soit innovante. Dieu merci, c'est sur une production innovante que je fais mon retour. C'est un pari gagné.
L.P : Il semble, cependant, que vous aviez quand même quelques appréhensions…
Y Z J : J'en ai beaucoup parce que c'est une production qui nécessite énormément de conditions physiques. Ça demande énormément d'efforts et qui dit effort dit perte d'influx pour ne pas dire de jus alors qu'en télé même si tu dois travailler 9, 10 voire 11 heures de temps tu es obligé de montrer aux téléspectateurs que tout va bien. De plus, il y a beaucoup de choses à retenir et très peu de place pour l'improvisation. Je ne m'attendais donc pas à ce que ce soit aussi difficile d'autant plus qu'avec le bagage d'expérience qu'on a souvent quand on arrive, on se dit mais ceux-là qu'est-ce qu'ils veulent nous apprendre ? Alors qu'on ne finit jamais d'apprendre. C'est à la fois difficile et exaltant.
L.P : On vous sait aussi grand présentateur d'émission de variété. Cela vous manque t-il pas ?
Y Z J : Rassurez-vous. Nous sommes en train de préparer une grosse émission de variété qui va permettre au moins de reconnaître l'Yves Zogbo qu'on a toujours vu en tant que présentateur d'émission de variété.
L.P : Ce sera encore une production privée ?
Y Z J : Dans un premier temps, on produira l'émission avec notre structure, et ensuite mais on parlera plus de coproduction avec le diffuseur. Nous préparons dans l'optique de la libéralisation de l'espace audiovisuel annoncée pour bientôt.
L.P : Un retour à la RTI ne vous tente pas?
Y Z J : En tant que quoi ?
L.P : Présentateur ?
YZJ : Oh non, pas en tant qu'agent de la RTI. Je crois avoir dépassé ce stade et aujourd'hui par expérience je crois pouvoir dire que parce que je l'ai fait en RDC, au Congo Brazzaville et je peux concevoir une chaîne de télé dans toutes ses composantes. Avec un programme riche et varié, qui répond aux besoins des téléspectateurs. L'éventualité d'un retour à la RTI ne peut se faire que dans la gestion de la machine ou bien dans une coproduction. Un retour comme agent de la RTI est à écarter. Pour l'instant, ce n'est pas possible.
L.P : Est-ce parce que vous avez en projet de créer une chaîne de télé privée que vous ne voulez plus retourner à la RTI ?
Y Z J : Mais, ce projet n'est pas nouveau. Il date de plus de 15 ans. Mes partenaires et moi sommes prêts pour monter une télé compétitive, qui répond aux aspirations des Ivoiriens tout en respectant les normes internationales. Maintenant, on attend de voir ce que le cahier de charges va nous demander. Ensuite, on verra comment fonctionner.
L.P : Votre chaîne sera-t-elle thématique ou généraliste ?
YZJ : Nous avons la possibilité de faire une chaîne thématique ou une chaîne généraliste. C'est en fonction du cahier de charges que nous déciderons.
L.P : Mais qui sont, au fait, vos partenaires?
Y Z J : Ils sont Ivoiriens. Bien sûr, nous avons de soutiens de partenaires d'Europe et des Etats-Unis. Mais leur apport sera plus technique.
L.P : Pensez-vous que la libéralisation constitue un danger pour la RTI?
Y Z J : Je pense que la nouvelle direction générale a compris les enjeux de la libéralisation de l'espace audiovisuel pour la RTI. Avec la restructuration qu'elle vient de faire en dégraissant son personnel, elle entre déjà dans la perspective de la compétition. La libéralisation de l'espace audiovisuel n'est pas un danger pour la RTI. Elle est plus qu'un stimulant qu'un danger pour la RTI parce que ceux sont là qui ont l'avantage de maîtriser le terrain et surtout de connaître les annonceurs. Je pense que la RTI se bonifiera avec l'arrivée des autres chaînes de télé. Ce n'est pas parce que des privés arriveront qu'ils seront forcément les plus beaux ou les meilleurs. Je pense que tout dépendra de ce que vous avez comme de ressources humaines.
L.P : Mais, ne craignez-vous pas aussi une instrumentalisation de ces télés par des hommes politiques comme on le voit par exemple avec la presse écrite ?
YZJ : C'est inévitable. Cela va se faire. Il ne faut pas se leurrer. Tous les moyens seront utilisés pour passer les messages afin d'orienter telle ou telle chaîne de télé vers les idées de tel ou tel homme politique. Maintenant comment et de quoi sera fait le cahier de charges ? On attend de voir.
L.P : Votre état de santé a quelque peu défrayé la chronique ici l'an dernier. De quoi souffrait Yves Zogbo ?
YZJ : Je souffrais de problèmes cardio-vasculaires. Je suis resté couché pendant un an à l'hôpital.
L.P : Quel est votre état de santé aujourd'hui ?
Y Z J : Oh, Yves n'est pas totalement guéri, mais il va mieux. Je remercie Dieu de m'avoir remis sur pied. Je suis aujourd'hui obligé vivre avec beaucoup de précaution. Je dois éviter l'alcool, la cigarette, faire du sport et surtout me reposer beaucoup. Après cette période difficile, je réalise combien il est important de donner l'amour à nos proches. Aujourd'hui, je suis dans un autre état d'esprit. Je garde mes souffrances et j'essaye de ne pas les partager avec d'autres pour ne pas qu'elles soient tristes. De toute façon, la vie est un combat. Avançons positivement.
L.P : Depuis cette épreuve, vous semblez être devenu plus spirituel…
Y Z J : En fait, Dieu a toujours été présent dans ma vie. Seulement, je n'étais pas expansif en criant à tout bout de champ, Jésus ou Mohamed. J'ai toujours été croyant. Pour moi, rien n'est simple et gratuit sur la terre des hommes. Si chaque fois que tu te lèves et que tu n'as pas foi en Dieu, c'est que tu n'as encore rien compris à la vie et ça je le communique, à travers votre journal, à tous les frères et sœurs. Chaque fois que Dieu vous donne un acte à accomplir sachez le rendre à ceux qui sont dans le besoin autour de vous en termes d'approche d'humilité, de solidarité et vous verrez que sur votre chemin votre parcours sera clairsemé. Il y aura moins d'épine sur votre chemin c'est comme ça que moi, je fonctionne.
L.P : Revenons à votre départ. Beaucoup de choses ont été dites. Dites-nous clairement pourquoi vous avez quitté le pays ?
Y Z J : Je vous demande pardon. Je ne souhaite pas revenir sur ce chapitre. Le plus important, c'est que je sois de retour.
L.P : Vous retrouvez un pays qui aspire à la réconciliation après une période de tourmentes, qu'avez-vous à dire aux Ivoiriens ?
YZJ : Je les invite au dépassement de soi, à savoir privilégier l'amour et le pardon. Il n'y a rien de tel que l'amour de son prochain. Le reste ne compte pas.
Réalisée par Y. Sangaré
Coll : Sali Coulibaly (Stagiaire)
Le Patriote : Depuis votre retour au pays, on constate que vous êtes pratiquement sur tous les fronts. Vous attendiez-vous à une intégration aussi rapide et réussie après quand même six années passées hors du pays ?
Yves Zogbo Junior : Non. J'avoue que je ne m'y attendais. La volonté de certains Ivoiriens de me revoir y est pour quelque chose. Quelque part, ils se sont dit, qu'on peut encore bénéficier des services d'Yves et la grâce de Dieu aidant, les choses se passent bien pour moi.
L.P : Justement vous signez de fort belle manière votre retour sur le petit écran, avec l'émission à succès « Qui veut gagner des millions ? ». Comment avez-vous été choisi pour présenter cette production ?
Y Z J : L'équipe de production avait fait le lancement de l'émission avec l'un de nos aînés, Bamba Bakary. Mais, avant lui, ils avaient testé plusieurs animateurs. Puis, la structure européenne, propriétaire de l'émission, a demandé à Wassy Multimédia, qui a donc la production en Côte d'Ivoire, de proposer plusieurs profils pour la présentation. Cela a coïncidé avec mon retour au pays, et M. Toussaint Dago, DG de Wassy Technologies, m'a contacté et m'a dit ceci : « Yves je ne te cache pas qu'on a plusieurs propositions et je souhaiterais joindre à celles que je compte faire partir aux Européens ton profil, parce que je me dis que quelque part ça peut être bon». Je suis donc allé faire un test à Grand-Bassam où l'émission est enregistrée. Cette démo a été envoyée en Europe et c'est ainsi que j'ai été retenu. Sans me connaître, ceux qui étaient chargés de faire la sélection ont estimé, en regardant la démo, que je correspondais plus au concept de l'émission. C'était une compétition et il n'était pas dit que ça marche avec moi. Chaque fois je disais à Dieu que si que je devais refaire de la télé qu'il fasse que ce soit sur une production qui soit innovante. Dieu merci, c'est sur une production innovante que je fais mon retour. C'est un pari gagné.
L.P : Il semble, cependant, que vous aviez quand même quelques appréhensions…
Y Z J : J'en ai beaucoup parce que c'est une production qui nécessite énormément de conditions physiques. Ça demande énormément d'efforts et qui dit effort dit perte d'influx pour ne pas dire de jus alors qu'en télé même si tu dois travailler 9, 10 voire 11 heures de temps tu es obligé de montrer aux téléspectateurs que tout va bien. De plus, il y a beaucoup de choses à retenir et très peu de place pour l'improvisation. Je ne m'attendais donc pas à ce que ce soit aussi difficile d'autant plus qu'avec le bagage d'expérience qu'on a souvent quand on arrive, on se dit mais ceux-là qu'est-ce qu'ils veulent nous apprendre ? Alors qu'on ne finit jamais d'apprendre. C'est à la fois difficile et exaltant.
L.P : On vous sait aussi grand présentateur d'émission de variété. Cela vous manque t-il pas ?
Y Z J : Rassurez-vous. Nous sommes en train de préparer une grosse émission de variété qui va permettre au moins de reconnaître l'Yves Zogbo qu'on a toujours vu en tant que présentateur d'émission de variété.
L.P : Ce sera encore une production privée ?
Y Z J : Dans un premier temps, on produira l'émission avec notre structure, et ensuite mais on parlera plus de coproduction avec le diffuseur. Nous préparons dans l'optique de la libéralisation de l'espace audiovisuel annoncée pour bientôt.
L.P : Un retour à la RTI ne vous tente pas?
Y Z J : En tant que quoi ?
L.P : Présentateur ?
YZJ : Oh non, pas en tant qu'agent de la RTI. Je crois avoir dépassé ce stade et aujourd'hui par expérience je crois pouvoir dire que parce que je l'ai fait en RDC, au Congo Brazzaville et je peux concevoir une chaîne de télé dans toutes ses composantes. Avec un programme riche et varié, qui répond aux besoins des téléspectateurs. L'éventualité d'un retour à la RTI ne peut se faire que dans la gestion de la machine ou bien dans une coproduction. Un retour comme agent de la RTI est à écarter. Pour l'instant, ce n'est pas possible.
L.P : Est-ce parce que vous avez en projet de créer une chaîne de télé privée que vous ne voulez plus retourner à la RTI ?
Y Z J : Mais, ce projet n'est pas nouveau. Il date de plus de 15 ans. Mes partenaires et moi sommes prêts pour monter une télé compétitive, qui répond aux aspirations des Ivoiriens tout en respectant les normes internationales. Maintenant, on attend de voir ce que le cahier de charges va nous demander. Ensuite, on verra comment fonctionner.
L.P : Votre chaîne sera-t-elle thématique ou généraliste ?
YZJ : Nous avons la possibilité de faire une chaîne thématique ou une chaîne généraliste. C'est en fonction du cahier de charges que nous déciderons.
L.P : Mais qui sont, au fait, vos partenaires?
Y Z J : Ils sont Ivoiriens. Bien sûr, nous avons de soutiens de partenaires d'Europe et des Etats-Unis. Mais leur apport sera plus technique.
L.P : Pensez-vous que la libéralisation constitue un danger pour la RTI?
Y Z J : Je pense que la nouvelle direction générale a compris les enjeux de la libéralisation de l'espace audiovisuel pour la RTI. Avec la restructuration qu'elle vient de faire en dégraissant son personnel, elle entre déjà dans la perspective de la compétition. La libéralisation de l'espace audiovisuel n'est pas un danger pour la RTI. Elle est plus qu'un stimulant qu'un danger pour la RTI parce que ceux sont là qui ont l'avantage de maîtriser le terrain et surtout de connaître les annonceurs. Je pense que la RTI se bonifiera avec l'arrivée des autres chaînes de télé. Ce n'est pas parce que des privés arriveront qu'ils seront forcément les plus beaux ou les meilleurs. Je pense que tout dépendra de ce que vous avez comme de ressources humaines.
L.P : Mais, ne craignez-vous pas aussi une instrumentalisation de ces télés par des hommes politiques comme on le voit par exemple avec la presse écrite ?
YZJ : C'est inévitable. Cela va se faire. Il ne faut pas se leurrer. Tous les moyens seront utilisés pour passer les messages afin d'orienter telle ou telle chaîne de télé vers les idées de tel ou tel homme politique. Maintenant comment et de quoi sera fait le cahier de charges ? On attend de voir.
L.P : Votre état de santé a quelque peu défrayé la chronique ici l'an dernier. De quoi souffrait Yves Zogbo ?
YZJ : Je souffrais de problèmes cardio-vasculaires. Je suis resté couché pendant un an à l'hôpital.
L.P : Quel est votre état de santé aujourd'hui ?
Y Z J : Oh, Yves n'est pas totalement guéri, mais il va mieux. Je remercie Dieu de m'avoir remis sur pied. Je suis aujourd'hui obligé vivre avec beaucoup de précaution. Je dois éviter l'alcool, la cigarette, faire du sport et surtout me reposer beaucoup. Après cette période difficile, je réalise combien il est important de donner l'amour à nos proches. Aujourd'hui, je suis dans un autre état d'esprit. Je garde mes souffrances et j'essaye de ne pas les partager avec d'autres pour ne pas qu'elles soient tristes. De toute façon, la vie est un combat. Avançons positivement.
L.P : Depuis cette épreuve, vous semblez être devenu plus spirituel…
Y Z J : En fait, Dieu a toujours été présent dans ma vie. Seulement, je n'étais pas expansif en criant à tout bout de champ, Jésus ou Mohamed. J'ai toujours été croyant. Pour moi, rien n'est simple et gratuit sur la terre des hommes. Si chaque fois que tu te lèves et que tu n'as pas foi en Dieu, c'est que tu n'as encore rien compris à la vie et ça je le communique, à travers votre journal, à tous les frères et sœurs. Chaque fois que Dieu vous donne un acte à accomplir sachez le rendre à ceux qui sont dans le besoin autour de vous en termes d'approche d'humilité, de solidarité et vous verrez que sur votre chemin votre parcours sera clairsemé. Il y aura moins d'épine sur votre chemin c'est comme ça que moi, je fonctionne.
L.P : Revenons à votre départ. Beaucoup de choses ont été dites. Dites-nous clairement pourquoi vous avez quitté le pays ?
Y Z J : Je vous demande pardon. Je ne souhaite pas revenir sur ce chapitre. Le plus important, c'est que je sois de retour.
L.P : Vous retrouvez un pays qui aspire à la réconciliation après une période de tourmentes, qu'avez-vous à dire aux Ivoiriens ?
YZJ : Je les invite au dépassement de soi, à savoir privilégier l'amour et le pardon. Il n'y a rien de tel que l'amour de son prochain. Le reste ne compte pas.
Réalisée par Y. Sangaré
Coll : Sali Coulibaly (Stagiaire)