Hamed Bakayoko, ministre de l'Intérieur a initié, le mardi 7 février 2012, à son cabinet, au Plateau, une rencontre avec les grands commandements, à savoir, le Commandant supérieur de la Gendarmerie (Gal Kouassi Gervais), le directeur général de la Police nationale (Brindou Mbia) et le Chef d’état-major général (Gal Soumaïla Bakayoko) pour dégager un plan d’urgence contre le phénomène des coupeurs de route qui fait rage. Mais la bonne intention du ministre et la détermination des généraux doivent s'accompagner de la disponibilité des moyens pour éviter des difficultés sur le terrain.
La mobilisation de gendarmes, de policiers et de militaires dans la lutte contre les coupeurs de routes, à n’en point douter, va « dépeupler » les effectifs de ces corps déjà amaigris par la crise postélectorale. « Beaucoup de nos frères d’armes ont perdu la vie au combat et certains ont déserté. Certes, nous avons repris à 99%, mais il a y des services qui ne tournent pas à plein régime faute de personnel » nous a expliqué un sergent-chef de la Compagnie républicaine de sécurité (Crs) qui croit pouvoir appartenir à la prochaine brigade de lutte contre les coupeurs de route. A cela, il faut ajouter que le ratio qui tournait autour d'un policier pour environ deux mille habitants (environ 13 mille policiers pour vingt deux millions d’habitants) pourrait baisser de manière drastique, compte tenu de la crise postélectorale, des admis à la retraite et du refus du ministre Hamed Bakayoko de recruter de nouveaux fonctionnaires de police. La gendarmerie ayant sensiblement le même effectif que la police, ce corps d’élite aura du mal à mettre des agents à la disposition du prochain « bataillon » de lutte contre les coupeurs de routes. Car, en plus des escadrons, des pelotons et des brigades, ledit corps doit alimenter et entretenir ses effectifs dans les unités spéciales, à savoir le Groupement Documentation et Recherche (Gdr), l’escadron de protection des hautes personnalités (Ephp), l’Unité d’intervention de la gendarmerie nationale (Uign), le Groupement d’escadron blindé de la gendarmerie (Gebgn) et la nouvelle brigade de sécurité. Ce qui est vrai pour la gendarmerie l’est aussi pour la Police qui a « réactivé » la Force d’intervention rapide (Fir) qui est un appui aux actions de la Police criminelle en cas de besoin. Sans compter ceux postés un peu partout dans des endroits stratégiques, notamment sur les ponts et zones d’affluence. Si aucun responsable militaire ne dira le nombre exact d’éléments de la gendarmerie, de la police et des Forces républicaine à déployer sur les routes pour des questions évidentes de sécurité et de stratégie, encore moins leurs positionnements, l’annonce faite par le ministre Hamed Bakayoko laisse croire que la constitution et la mise en route de cette unité se feront dans les jours à venir.
Erreur à ne pas commettre
Les grands commandements qui doivent constituer cette force, devront résoudre le problème de son identité. Aurons-nous affaire à une unité spéciale ou force spéciale ou simplement un effectif de Forces de l’ordre composé de gendarmes, de policiers et de militaires. Toujours est-il qu’ils doivent bénéficier d’une formation spéciale avant d’opérer sur le terrain, à moins qu’on veuille utiliser l’expérience et l’expertise du Centre de commandement des opérations de sécurité (Cecos), en attendant de constituer véritablement cette force. Cela dit, quelle que soit la force mise sur pied, les autorités et les grands commandements doivent mettre en place un recrutement adapté et une formation spécifique. En effet, il s’agira de faire une sélection aigue d’éléments dont l’aspect physique (au moins 175 cm pour au moins 75 kilogrammes) soit imposant et qui aura acquis dans son unité d’origine une technique appréciable. Sur le plan moral, les instructeurs doivent déceler en lui un sang-froid, une résistance au stress. En plus, l’élément doit avoir un examen médical approfondi et un test physique et psychologique à toute épreuve. Si la devise des unités ou forces spéciales est d’avoir « une violence minimale pour une efficacité maximale », selon le Lieutenant-colonel Eric Liévin (Commandant des unités spéciales de la Police du Royaume de Belgique), ces éléments qui seront sur les routes devraient faire face à des ennemis invisibles et redoutables. C’est pourquoi en dehors des aptitudes de base, ils doivent bénéficier d’une autre formation liée à leur « nouvelle fonction » pour ne pas devenir des cow-boys ni des brutes prêtes à dégainer. Ceci leur permettra d’évaluer une situation et d’agir de manière instantanée sur le plan opérationnel. Mieux, compte tenu de la mission délicate, la chaîne de commandement doit être courte pour assurer la rapidité des actions sur le terrain.
Qualité de l’équipement et d’opération
Entre 2000 et 2010, selon un rapport de l’ex-Cecos, les coupeurs de route s’étaient dotés de fusils artisanaux (calibre 12, canons sciés, de pistolets et de revolvers). Toutefois, leur « puissance de feu » a causé des morts et surtout des pertes de biens et de sommes d’argent colossales. Aujourd’hui, avec la prolifération des armes à la faveur de la crise postélectorale, les coupeurs de routes se sont équipés d’armes de guerre et d’armes lourdes (kalach et des Rpg 7) S’ils sont soupçonnés de détenir des A 52 et des 12-7, les securocrates n’ont pas encore confirmé cette information. Toujours est-il que la Police militaire (Pm), lourdement armée, installée à Niangon comme à Bouaké, a essuyé des tirs de ces coupeurs. « Ce n’est pas avec des calibres 12 que nous avons été attaqués », a révélé un officier de la Pm. Plus grave, les coupeurs de route ne font plus de l’autoroute du nord (143 km) leur seul lieu de prédilection. Ils ont pris position sur les voies internationales, à savoir Abidjan-Abengourou-Bondoukou-Bouna, les tronçons Abidjan-Sikensi, Abidjan-Tiassalé-Lakota-Gagnoa-Daloa-Man, Yamoussoukro-Bouaflé-Sinfra, Bouaké-Katiola-Niankaramandougou, Abidjan- Grand-Lahou- Sassandra-San-Pedro-Tabou, Tabou-Grabo. Selon des informations concordantes, ce sont des quidams rompus au métier des armes qui se sont spécialisés dans des actions de guérilla et de contre guérilla. Certains parlent même de déserteurs, d’anciens combattants et de miliciens non repentis. Pour venir à bout d’une telle « armée », les forces ou unités spéciales doivent être dotées de moyens conséquents. Si elles ne peuvent bénéficier de moyens à l'image de ceux des forces spéciales mexicaines (un exemple en Amérique latine) dotés des fusils de précision, elles doivent bénéficier de moyens logistiques à la hauteur de leur mission et surtout effectuer des opérations psychologique (Psypos). En clair, c’est un véritable défi auquel les grands commandements sont confrontés et qu’ils doivent relever pour le bonheur des populations.
M’BRA Konan
La mobilisation de gendarmes, de policiers et de militaires dans la lutte contre les coupeurs de routes, à n’en point douter, va « dépeupler » les effectifs de ces corps déjà amaigris par la crise postélectorale. « Beaucoup de nos frères d’armes ont perdu la vie au combat et certains ont déserté. Certes, nous avons repris à 99%, mais il a y des services qui ne tournent pas à plein régime faute de personnel » nous a expliqué un sergent-chef de la Compagnie républicaine de sécurité (Crs) qui croit pouvoir appartenir à la prochaine brigade de lutte contre les coupeurs de route. A cela, il faut ajouter que le ratio qui tournait autour d'un policier pour environ deux mille habitants (environ 13 mille policiers pour vingt deux millions d’habitants) pourrait baisser de manière drastique, compte tenu de la crise postélectorale, des admis à la retraite et du refus du ministre Hamed Bakayoko de recruter de nouveaux fonctionnaires de police. La gendarmerie ayant sensiblement le même effectif que la police, ce corps d’élite aura du mal à mettre des agents à la disposition du prochain « bataillon » de lutte contre les coupeurs de routes. Car, en plus des escadrons, des pelotons et des brigades, ledit corps doit alimenter et entretenir ses effectifs dans les unités spéciales, à savoir le Groupement Documentation et Recherche (Gdr), l’escadron de protection des hautes personnalités (Ephp), l’Unité d’intervention de la gendarmerie nationale (Uign), le Groupement d’escadron blindé de la gendarmerie (Gebgn) et la nouvelle brigade de sécurité. Ce qui est vrai pour la gendarmerie l’est aussi pour la Police qui a « réactivé » la Force d’intervention rapide (Fir) qui est un appui aux actions de la Police criminelle en cas de besoin. Sans compter ceux postés un peu partout dans des endroits stratégiques, notamment sur les ponts et zones d’affluence. Si aucun responsable militaire ne dira le nombre exact d’éléments de la gendarmerie, de la police et des Forces républicaine à déployer sur les routes pour des questions évidentes de sécurité et de stratégie, encore moins leurs positionnements, l’annonce faite par le ministre Hamed Bakayoko laisse croire que la constitution et la mise en route de cette unité se feront dans les jours à venir.
Erreur à ne pas commettre
Les grands commandements qui doivent constituer cette force, devront résoudre le problème de son identité. Aurons-nous affaire à une unité spéciale ou force spéciale ou simplement un effectif de Forces de l’ordre composé de gendarmes, de policiers et de militaires. Toujours est-il qu’ils doivent bénéficier d’une formation spéciale avant d’opérer sur le terrain, à moins qu’on veuille utiliser l’expérience et l’expertise du Centre de commandement des opérations de sécurité (Cecos), en attendant de constituer véritablement cette force. Cela dit, quelle que soit la force mise sur pied, les autorités et les grands commandements doivent mettre en place un recrutement adapté et une formation spécifique. En effet, il s’agira de faire une sélection aigue d’éléments dont l’aspect physique (au moins 175 cm pour au moins 75 kilogrammes) soit imposant et qui aura acquis dans son unité d’origine une technique appréciable. Sur le plan moral, les instructeurs doivent déceler en lui un sang-froid, une résistance au stress. En plus, l’élément doit avoir un examen médical approfondi et un test physique et psychologique à toute épreuve. Si la devise des unités ou forces spéciales est d’avoir « une violence minimale pour une efficacité maximale », selon le Lieutenant-colonel Eric Liévin (Commandant des unités spéciales de la Police du Royaume de Belgique), ces éléments qui seront sur les routes devraient faire face à des ennemis invisibles et redoutables. C’est pourquoi en dehors des aptitudes de base, ils doivent bénéficier d’une autre formation liée à leur « nouvelle fonction » pour ne pas devenir des cow-boys ni des brutes prêtes à dégainer. Ceci leur permettra d’évaluer une situation et d’agir de manière instantanée sur le plan opérationnel. Mieux, compte tenu de la mission délicate, la chaîne de commandement doit être courte pour assurer la rapidité des actions sur le terrain.
Qualité de l’équipement et d’opération
Entre 2000 et 2010, selon un rapport de l’ex-Cecos, les coupeurs de route s’étaient dotés de fusils artisanaux (calibre 12, canons sciés, de pistolets et de revolvers). Toutefois, leur « puissance de feu » a causé des morts et surtout des pertes de biens et de sommes d’argent colossales. Aujourd’hui, avec la prolifération des armes à la faveur de la crise postélectorale, les coupeurs de routes se sont équipés d’armes de guerre et d’armes lourdes (kalach et des Rpg 7) S’ils sont soupçonnés de détenir des A 52 et des 12-7, les securocrates n’ont pas encore confirmé cette information. Toujours est-il que la Police militaire (Pm), lourdement armée, installée à Niangon comme à Bouaké, a essuyé des tirs de ces coupeurs. « Ce n’est pas avec des calibres 12 que nous avons été attaqués », a révélé un officier de la Pm. Plus grave, les coupeurs de route ne font plus de l’autoroute du nord (143 km) leur seul lieu de prédilection. Ils ont pris position sur les voies internationales, à savoir Abidjan-Abengourou-Bondoukou-Bouna, les tronçons Abidjan-Sikensi, Abidjan-Tiassalé-Lakota-Gagnoa-Daloa-Man, Yamoussoukro-Bouaflé-Sinfra, Bouaké-Katiola-Niankaramandougou, Abidjan- Grand-Lahou- Sassandra-San-Pedro-Tabou, Tabou-Grabo. Selon des informations concordantes, ce sont des quidams rompus au métier des armes qui se sont spécialisés dans des actions de guérilla et de contre guérilla. Certains parlent même de déserteurs, d’anciens combattants et de miliciens non repentis. Pour venir à bout d’une telle « armée », les forces ou unités spéciales doivent être dotées de moyens conséquents. Si elles ne peuvent bénéficier de moyens à l'image de ceux des forces spéciales mexicaines (un exemple en Amérique latine) dotés des fusils de précision, elles doivent bénéficier de moyens logistiques à la hauteur de leur mission et surtout effectuer des opérations psychologique (Psypos). En clair, c’est un véritable défi auquel les grands commandements sont confrontés et qu’ils doivent relever pour le bonheur des populations.
M’BRA Konan