Les évasions endémiques, ces derniers temps, dans les Maisons d’arrêt et de correction de Côte d’Ivoire inquiètent. C’était d’abord à Dimbokro au mois de janvier dernier, le jour où la Côte d’Ivoire disputait son premier match de la coupe d’Afrique des nations, que le phénomène a pris forme. Sur dix-sept pensionnaires qui ont pris la poudre d’escampette, seulement quatre selon le décompte final, ont été rattrapés, quatre autres ont perdu la vie dans leur tentative de fuite. Neuf prisonniers de Dimbokro sont ainsi dans la nature. Puis, a suivi le mardi 1er mai dernier, Agboville. 96 prisonniers se sont évadés ce jour. Seulement, une trentaine a été rattrapée par la suite. Et comme si cela ne suffisait pas, la plus grande Maison d’arrêt et de correction du pays, la Maca a subi, hier, le même sort. Ce sont les pensionnaires du bâtiment C qui abrite les caïds, qui ont tenté de s’évader. Loin de paraître comme des faits divers, ces évasions répétées en si peu de temps, cachent bien quelque chose. Aussi, le gouvernement se doit-il de prendre ses responsabilités pour rassurer les Ivoiriens. Depuis 1999, le pays est secoué par des crises à répétition qui les ont empêchés de vivre comme il se doit. Le pouvoir actuel qui veut se démarquer à tous points de vue, du pouvoir précédent qui prétend voir le dos du nageur et connaitre l’itinéraire de tous ceux qui étaient en rupture de banc avec l’ancien chef de l’Etat, doit ouvrir grandement les yeux pour voir ce qui se trame. Des mesures d’envergure en vue de dissuader tous ceux tapis dans l’ombre qui espèrent plonger à nouveau le pays dans la violence et l’incertitude, doivent être prises. Les Ivoiriens ont longtemps trop souffert pour qu’on en rajoute à leur traumatisme. Il ne fait aucun doute que des individus nourrissent des intentions lugubres. Dès à présent, il faut qu’il soit mis hors d’état de nuire à la nation.
Paul Koffi
Paul Koffi