Le président ivoirien Alassane Ouattara vient de célébrer ce mardi 21 mai son deuxième anniversaire à la tête du pays. Après une accession au pouvoir très difficile à la suite de violents affrontements post-électoraux en 2010, l’actuel président de la Côte d’Ivoire garde toujours espoir et se propose de sortir son pays de l’ornière dans laquelle il s’est engouffré depuis bon nombre d’années.
Aujourd’hui, à la célébration du deuxième anniversaire de son arrivée au pouvoir, c’est surtout le bilan de ses réalisations qui intéressent les Ivoiriens. Lydie Boka, directrice de l’agence d’analyse StrategiCo et spécialiste de la Côte d’Ivoire, nous donne son opinion sur les deux ans de la présidence d’Alassane Ouattara.
Afrik.com : Alassane Ouattara célèbre ce 21 mai ses deux ans au pouvoir, quel bilan économique et politique peut-on tirer de ces deux ans de présidence ?
Lydie Boka : Le bilan est globalement positif. On sent bien que son gouvernement est au travail. Cependant, il doit faire des efforts surtout sur le plan de la réconciliation. Sa gestion du pouvoir doit être un peu plus inclusive. Il est accusé d’avoir fait du rattrapage ethnique. Et il doit aussi lutter contre le cumul de mandat de la plupart des personnalités politiques ivoiriennes. Sur le plan économique, il n’y a pas photo. La croissance de la Côte d’Ivoire était à -5% pendant la période post-crise de 2010. Elle est passée, en un an, à +6%. En 2013, elle atteindra 10%. Cependant, le président Ouattara doit veiller à une bonne répartition de la richesse. Le PIB doit être augmenté. Il doit accélérer la cadence et fournir de l’électricité dans certaines zones du pays.
Afrik.com : Justement en parlant d’économie, la directrice du FMI (Fonds Monétaire International), Christine Lagarde déclarait le 7 janvier dernier que « l’heure d’un nouveau miracle ivoirien est venu ». Fin mars, le FMI révise à la hausse la croissance économique du pays. Est-il permis sous la présidence d’Alassane Ouattara de croire à un « nouveau miracle de l’économie ivoirienne » ?
Lydie Boka : Pas encore. Le délai est trop court. La Côte d’Ivoire vient tout juste de sortir d’une crise politique. Le pays doit pour le moment attirer les investissements étrangers. Le pays ne va pas se baser sur une seule matière première (le Cacao) pour se développer. Le miracle du pays passe par sa gestion. Même si le miracle est réalisable, Il faut qu’il y ait d’abord une paix durable.
Afrik.com : Vous venez de souligner que la Côte d’Ivoire ne peut pas se baser uniquement sur le Cacao pour assurer son développement. Pourtant, le pays est très riche en ressources naturelles : or, manganèse, fer, bauxite, argent, cuivre…qu’est-ce qui bloque le développement de ce pays alors ?
Lydie Boka : C’est un pays avant tout en développement. Dès les premières années après l’indépendance, le pays a plus misé sur l’exportation du Cacao. A cette époque, chaque pays colonisé devait exporter vers la France. Pour le Sénégal et le Burkina, c’était le coton. Pour la Côte d’Ivoire, c’était le Cacao. A cause d’un manque d’expertise local, tous ces pays (la Côte d’Ivoire y comprise) se sont cassés la figure quand les cours se sont effondrés. Mais le pays est en train de miser sur d’autres ressources naturelles, telles que l’or. La Côte d’Ivoire produit environ 12 tonnes d’or par an. Les chiffres sont illustrateurs : 2800 tonnes en 2008, 6943 tonnes en 2009, 7937 tonnes en 2010, 9000 tonnes en 2011 et 12 000 en 2012.
Afrik.com : Parlons un peu de politique. Un rapport de l’ONU rendu publique, il y a un mois, accable le gouvernement d’Alassane Ouattara qui est accusé d’appliquer « une justice à deux vitesses », pourquoi le président Ouattara peine-t-il à rétablir la stabilité politique et sociale en Côte d’Ivoire ?
Lydie Boka : C’est la réalité de la politique africaine. Quand vous venez au pouvoir, vous avez besoin de vous appuyer sur des personnes. C’est important la publication de ce rapport car on va assister à moins d’impunité. D’ailleurs, il a même commencé à sanctionner certains de ses partisans accusés de commettre des exactions. Alassane Ouattara ne pouvait pas le faire dès le début de son mandat parce qu’il devait consolider son pouvoir. Le processus de changement est en cours. Mais c’est très timide. Il peut mieux faire. Et il doit tendre la main à son camp adverse.
Aujourd’hui, à la célébration du deuxième anniversaire de son arrivée au pouvoir, c’est surtout le bilan de ses réalisations qui intéressent les Ivoiriens. Lydie Boka, directrice de l’agence d’analyse StrategiCo et spécialiste de la Côte d’Ivoire, nous donne son opinion sur les deux ans de la présidence d’Alassane Ouattara.
Afrik.com : Alassane Ouattara célèbre ce 21 mai ses deux ans au pouvoir, quel bilan économique et politique peut-on tirer de ces deux ans de présidence ?
Lydie Boka : Le bilan est globalement positif. On sent bien que son gouvernement est au travail. Cependant, il doit faire des efforts surtout sur le plan de la réconciliation. Sa gestion du pouvoir doit être un peu plus inclusive. Il est accusé d’avoir fait du rattrapage ethnique. Et il doit aussi lutter contre le cumul de mandat de la plupart des personnalités politiques ivoiriennes. Sur le plan économique, il n’y a pas photo. La croissance de la Côte d’Ivoire était à -5% pendant la période post-crise de 2010. Elle est passée, en un an, à +6%. En 2013, elle atteindra 10%. Cependant, le président Ouattara doit veiller à une bonne répartition de la richesse. Le PIB doit être augmenté. Il doit accélérer la cadence et fournir de l’électricité dans certaines zones du pays.
Afrik.com : Justement en parlant d’économie, la directrice du FMI (Fonds Monétaire International), Christine Lagarde déclarait le 7 janvier dernier que « l’heure d’un nouveau miracle ivoirien est venu ». Fin mars, le FMI révise à la hausse la croissance économique du pays. Est-il permis sous la présidence d’Alassane Ouattara de croire à un « nouveau miracle de l’économie ivoirienne » ?
Lydie Boka : Pas encore. Le délai est trop court. La Côte d’Ivoire vient tout juste de sortir d’une crise politique. Le pays doit pour le moment attirer les investissements étrangers. Le pays ne va pas se baser sur une seule matière première (le Cacao) pour se développer. Le miracle du pays passe par sa gestion. Même si le miracle est réalisable, Il faut qu’il y ait d’abord une paix durable.
Afrik.com : Vous venez de souligner que la Côte d’Ivoire ne peut pas se baser uniquement sur le Cacao pour assurer son développement. Pourtant, le pays est très riche en ressources naturelles : or, manganèse, fer, bauxite, argent, cuivre…qu’est-ce qui bloque le développement de ce pays alors ?
Lydie Boka : C’est un pays avant tout en développement. Dès les premières années après l’indépendance, le pays a plus misé sur l’exportation du Cacao. A cette époque, chaque pays colonisé devait exporter vers la France. Pour le Sénégal et le Burkina, c’était le coton. Pour la Côte d’Ivoire, c’était le Cacao. A cause d’un manque d’expertise local, tous ces pays (la Côte d’Ivoire y comprise) se sont cassés la figure quand les cours se sont effondrés. Mais le pays est en train de miser sur d’autres ressources naturelles, telles que l’or. La Côte d’Ivoire produit environ 12 tonnes d’or par an. Les chiffres sont illustrateurs : 2800 tonnes en 2008, 6943 tonnes en 2009, 7937 tonnes en 2010, 9000 tonnes en 2011 et 12 000 en 2012.
Afrik.com : Parlons un peu de politique. Un rapport de l’ONU rendu publique, il y a un mois, accable le gouvernement d’Alassane Ouattara qui est accusé d’appliquer « une justice à deux vitesses », pourquoi le président Ouattara peine-t-il à rétablir la stabilité politique et sociale en Côte d’Ivoire ?
Lydie Boka : C’est la réalité de la politique africaine. Quand vous venez au pouvoir, vous avez besoin de vous appuyer sur des personnes. C’est important la publication de ce rapport car on va assister à moins d’impunité. D’ailleurs, il a même commencé à sanctionner certains de ses partisans accusés de commettre des exactions. Alassane Ouattara ne pouvait pas le faire dès le début de son mandat parce qu’il devait consolider son pouvoir. Le processus de changement est en cours. Mais c’est très timide. Il peut mieux faire. Et il doit tendre la main à son camp adverse.