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Économie Publié le lundi 16 mars 2020 | Le Nouveau Réveil

Développement de la riziculture en Côte d’Ivoire : La mise en œuvre de la stratégie nationale attendue

A l’issue du conseil des ministres du mercredi 11 mars dernier, le gouvernement a décidé de réajuster la Stratégie Nationale de Développement de la Riziculture (SNDR) en vue de relancer la production nationale afin d’assurer une autosuffisance en riz avant 2025 et de faire ainsi de la Côte d’Ivoire l’un des plus grands exportateurs africains de riz à l’horizon 2030. A en croire le conseil, cette nouvelle SNDR, prévue sur la période 2020-2030, s’articule autour de la mise en œuvre de projets rizicoles intégrés prenant en compte la riziculture irriguée, l’aménagement et l’exploitation rationnelle des parcelles rizicoles, la production de semences à haut rendement et la mécanisation totale de la chaîne des valeurs rizicoles. Plus concrètement, elle prévoit la réhabilitation de 64 barrages et des parcelles rizicoles sur environ 55 000 hectares (ha), pour un coût global estimé à 150 milliards de francs CFA, en vue de faire basculer progressivement la riziculture de type traditionnel et de subsistance non rentable à une riziculture de marché, compétitive et respectueuse de l’environnement. Cette décision est certes salutaire pour la Côte d’Ivoire mais encore faudrait-il qu’elle soit effectivement mise en œuvre. L’autosuffisance en riz a toujours été la préoccupation des différents gouvernements au pouvoir. Mais les choses sont toujours restées au stade de simple déclaration. Les bas-fonds foisonnent à travers le territoire national mais la Côte d’Ivoire continue d’importer du riz à coût de milliards. Pour dire que ce ne sont pas les décisions qui ont manqué. Les Ivoiriens attendent de voir que ce programme soit effectivement mis sur pied tel que prévu et qu’il profite d’abord aux populations locales et ensuite à toutes les populations. Que les jeunes et les femmes puissent y avoir accès dans la transparence et l’équité et sans aucune discrimination comme il nous a été donné de constater malheureusement dans le cadre de la mise en œuvre de certains projets en Côte d’Ivoire. Il faut véritablement donner l’opportunité aux personnes intéressées par l’activité et qui ont vraiment de quoi à prouver pour sortir une fois pour toutes la Côte d’Ivoire de cette dépendance des pays de l’Est. A en croire le ministre auprès du premier ministre, chargé du Budget et du portefeuille de l’Etat, l’économie nationale dépense plus de 300 milliards FCFA par an pour l’importation du complément en matière du riz qui est l’un des produits les plus consommés en Côte d’Ivoire. Les Ivoiriens attendent la mise en œuvre sur le terrain de la stratégie Nationale de Développement de la Riziculture, réajustée. Certains mêmes se demandent pourquoi se projeter à l’horizon 2030 pour atteindre l’objectif qui est celui d’avoir une riziculture de marché, compétitive, susceptible d’assurer l’autosuffisance en riz avant 2025 et de faire de la Côte d’Ivoire l’un des plus grands exportateurs africains de riz. Etant entendu que les bas-fonds sont là, le budget est connu, les ressources humaines existent.

FRANÇOIS BECANTHY
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