La mévente du cacao a fait l’objet d’une conférence de presse du Syndicat autonome des producteurs agricoles de vivriers, industriels maraîchers et éleveurs de Côte d’Ivoire (Sapavime-Ci), mercredi, à son siège de Yopougon. Pour le président de cette organisation, Seuh O. Michel, la raison profonde de cette crise du cacao n’est rien d’autre que l’accusation « fallacieuse » de l’utilisation d’enfants mineurs dans les plantations. « Je l’ai dit en 2008, je le répète aujourd’hui, personne n’utilise les enfants mineurs dans les plantations en Côte d’Ivoire. Les images montrant des enfants ayant les pieds liés en train de casser les cabosses de cacao avec quelqu’un qui tient la chicotte derrière eux que nos accusateurs utilisent pour motiver leur décision, sont un grotesque montage. La vérité, c’est que certains esprits obscurs veulent détrôner notre pays de sa place de leader mondial du cacao. Ils veulent asphyxier notre économie », a-t-il dénoncé. Cet embargo sur le cacao ivoirien qui ne dit pas son nom est inacceptable, selon Seuh Michel. « Les agriculteurs ivoiriens ne doivent pas être victimes de fausses rumeurs et de mises en scène pour des intérêts égoïstes. Or, les producteurs qui devraient être les mieux nantis en Côte d’Ivoire sont en train de broyer du noir par la seule volonté des chocolatiers internationaux », a-t-il déploré. En conséquence, il propose la mise en place immédiate d’une commission d’enquête par le président de la République composée des organisations de cacao, des chocolatiers et surtout des acteurs du monde agricole, les paysans en particulier. Cette commission devra définitivement faire la lumière sur cette affaire qui empoisonne la vie agricole ivoirienne depuis plus d’une décennie. Aux acheteurs mondiaux, il a lancé un appel : « Venez acheter notre cacao et laissez sortir nos produits librement. Venez participer à cette enquête qui, pour la première fois, est à la demande des paysans eux-mêmes. En attendant les conclusions de cette enquête, suspendez cet embargo ». Au chef de l’Etat d’agir au plus vite car les drames dans les familles des agriculteurs et la misère qu’ils engendrent sont de plus en plus insupportables. « Vous ne pouvez pas fermer les yeux sur cette tragédie. »
JP
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