Odienné- L’ONG Aide à la jeunesse africaine défavorisée (AJAD) conduit une campagne de sensibilisation sur les mariages et les grossesses précoces dans la région Kabadougou, dans le cadre de la mise en œuvre d’un programme de participation de l’UNESCO portant sur la problématique, accordé à la Côte d’Ivoire.
Les ville d’Odienné et de Madinani ainsi que les villages de Kimbirila Sud (département de Samatigulia) et N’Gapié, spécifiquement, accueilleront l’équipe de l’AJAD, pour cette campagne prévue pour s’étendre sur deux semaines, à compter du lundi 31 janvier 2022.
Cette campagne promeut la stratégie consensuelle en tant qu’approche basée sur une collaboration avec les Imams, la construction des capacités des parents ou familles, en utilisant les instruments tels les conférences et séminaires.
"Il s’agit de sensibiliser les populations, en priorité les familles, les jeunes filles, les jeunes garçons, les femmes et hommes, en leur donnant des outils simples d’éducation complète à la sexualité en adéquation avec les valeurs musulmanes", a indiqué le président de l’ONG, Bolly Kouassi.
En milieu urbain, il sera question de se rendre dans des écoles pour instruire les élèves, les filles en particulier, sur les conséquences des mariages précoces tout en leur conférant des compétences pour éviter de contracter elles même des grossesses en cours de scolarité.
Dans les villages, des familles seront visitées et sensibilisées sur la nécessité de proposer des espaces de parole à la maison pour des échanges entre parents et enfants, sur la santé de la reproduction (SR).
Une conférence animée samedi 29 janvier par le gynécologue obstétricien et chef du service gynécologique du CHR d’Odienné, Dr Ambroise Worou et des guides religieux musulmans, a marqué le lancement de la campagne de sensibilisation de l’ONG AJAD.
Le médecin gynécologue, face à un public composé en majorité de mères, a instruit sur les conséquences multiformes des grossesses précoces sur la santé de la jeune fille, avant d’encourager à la communication en famille autour du sujet notamment de la vie sexuelle des adolescents et jeunes.
Une enquête du Fonds des nations unies pour l’enfance (UNICEF) révèle qu’en 2016, quatre filles sur 10 (soit 40%) en Côte d’Ivoire, ont été contraintes au mariage avant l’âge minimum de 18 ans. La même source fait savoir que dans le Nord-Ouest, 52% de filles de moins de 15 ans sont déjà en union.
Le phénomène perdure dans la partie Nord-Ouest du pays où la pauvreté, combinée avec des conceptions coutumières, en lien avec la religion, entraînent de nombreux parents à pousser leurs filles mineures dans les liens du mariage.
kg/cmas