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Société Publié le mercredi 23 juin 2010 | Le Patriote

Interview / Dr. Kra Yao Jules (Dg du Chr de Korhogo) - “Nous avons beaucoup de difficultés“

Le centre Hospitalier Régional (CHR) de Korhogo, hôpital de référence de la région des Savanes, fonctionne malgré quelques difficultés budgétaires. Le Directeur général de cet établissement sanitaire, plaide pour l’augmentation du budget et l’amélioration du plateau technique.

LP : Quelle est la situation du CHR de Korhogo ?
Dr. Kra Yao Jules : La situation au Centre Hospitalier Régional (CHR) de Korhogo est bonne. Ce, comparativement à la situation d’avant mon arrivée à la tête de cette structure sanitaire en 2006. A l’époque, nous sentions encore les effets de la crise. Depuis 2006 avec le redéploiement de l’Administration, c’est nettement meilleur maintenant. Par exemple, avant la crise, au Chr de Korhogo, il ne restait que sept médecins. Aujourd’hui il y en a 22 toutes spécialités confondues. Au niveau des infirmiers, il ya eu une nette amélioration, même si le nombre n’est pas suffisant. Nous sommes passés d’une Sage -femme après le déclenchement de la crise politico-militaire (en 2002) à six à ce jour. En tout cas, au niveau des médecins spécialistes, des infirmiers et des sans spécialité, l’effectif est quand même acceptable.

LP : Tous les services sont ils fonctionnels ?
D.K.Y : Oui, presque tous les services sont actuellement fonctionnels, sauf notamment, le service de cardiologie où nous n’avons pas encore de médecin cardiologue. Et pourtant, c’est un service très important pour la région des savanes. Korhogo étant l’hôpital de référence.C’est à dire qu’aujourd’hui, il n’y a pas de cardiologue dans les autres régions.Nous attendons donc un cardiologue. Au niveau de l’ophtalmologie, il n’ya pas de médecins. Malheureusement, le bloc opératoire et le service d’hospitalisation n’a pas été pris en compte dans les travaux de réhabilitation par l’Union Européenne (UE).

LP : Quelles sont les difficultés auxquelles le CHR est confronté ?
DKY : Nous avons d’énormes difficultés. Le budget de fonctionnement de cet établissement sanitaire est très faible. Ce qui fait que l’entretien des 42 bâtiments construits sur une superficie de 14000 m2 s’avère difficile. Le bloc opératoire du service l’Oto-Rhinologie et Laryngologie (ORL) et celui de la Cardiologie n’ont pas été réhabilités. Nous demandons au Gouvernement de se pencher sur cette question. Une autre difficulté, c’est le vieillissement du plateau technique de cet hôpital. Nous plaidons auprès de l’Etat et des partenaires du système sanitaire pour qu’il soit amélioré à la grande satisfaction des populations de Korhogo.

LP : Comment vous y prenez-vous si vous avez des patients dont les cas nécessitent une intervention chirurgicale dans le domaine cardiaque ou ophtalmologique ?
DKY : Au niveau des patients qui ont des problèmes de cœur, le médecin généraliste peu les traiter. C’est ce que nous faisons. Les médecins du service de Médecine prennent en charge les malades cardiaques. Mais, lorsqu’ils sont débordés ou du moins si les affections dépassent leur compétence, les malades sont évacués à l’Institut de Cardiologie d’Abidjan (ICA). Mieux, pour rapprocher les prestataires de la population, j’ai pris attache avec un groupe de cardiologues à Abidjan. Et nous avons fait des essais. Ces cardiologues viennent une fois dans le mois. Et pendant deux à trois jours, ils consultent au Chr de Korhogo en attendant qu’on ait un médecin (cardiologue). Au niveau du service d’Ophtalmologie c’est la même chose. Puisque nous n’avons pas de bloque opératoire opérationnel aujourd’hui dans ce service. Tout a été pillé. Nous avons pris contact avec l’Institut d’Ophtalmologie ‘’PARTIMET’’ Dabou (qui appartient à des religieux). Cet Institut dispose d’un bloc opératoire mobile. Et dès qu’ils viennent à Korhogo, on utilise ce bloc mobile pour faire les interventions chirurgicales. Ce partenariat entre le CHR et l’Institut d’Ophtalmologie de Dabou a été possible grâce à une convention que nous avons signée. Nous faisons tout cela pour que les malades ne se déplacent pas. Car la plupart de ces patients sont d’un âge avancé et souffre généralement de glaucome et de cataracte. En tout cas, tous les deux mois, en fonction du nombre de malades, nous faisons des interventions chirurgicales. Sinon, le médecin en ophtalmologie est toujours présent je dirai qu’il est très équipé en matière de consultations et de diagnostic.

LP : Quelles sont les pathologies les plus récurrentes dans la région de Korhogo ?
DKY : Au niveau du Chr et dans la région de Korhogo le paludisme est actuellement en tête, suivi de la fièvre typhoïde, ensuite, viennent les maladies diarrhéiques. Y inclus le Vih/Sida. En dehors de cela, il y a d’autres pathologies.

LP : Quel est, à ce jour, le taux de personnes infectées par le Vih et atteintes du paludisme ?
DKY : Nous faisons un rapport annuel. Mais à dire vrai, je n’ai pas les chiffres en tête. Par classement, je peux dire que le Paludisme occupe la première place.
Réalisée à Korhogo par
Anzoumana Cissé

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