Une soixantaine de chefs de village et de notables Akouê, avec à leur tête, le tout nouveau chef de canton, Nana Augustin N'Dri Boigny III, petit neveu de feu Félix Houphouet-Boigny ont rencontré, dimanche dernier, le préfet de région, préfet de la région des Lacs, Nassa Dacouri. A partir de maintenant, estiment les chefs qui ont pris acte de l'intervention du préfet de région, « nous ne reconnaissons plus son autorité. Encore moins le couvre-feu instauré par le président illégitime Porte-parole des chefs, nanan Konan Kan, chef du village de Kami, a demandé à leur hôte « d'être républicain en tant que premier administrateur de Yamoussoukro ». En fait, il est reproché au préfet de région son soutien à Laurent Gbagbo, la présence de nombreuses milices et autres mercenaires que le préfet entretiendrait et le fait que la résidence d'Houphouet-Boigny soit transformée en un camp militaire avec une poudrière. Un sacrilège, estiment les chefs traditionnels Akouê qui demandent au préfet de se mettre sous les ordres du nouveau président élu par les Ivoiriens. « Nous partageons la vie ensemble… mais si au-delà de ça vous êtes partie prenante, la population va lever son hospitalité ». En clair, ils demanderont au préfet de quitter la ville. A ses hôtes, le préfet Nassa Dacouri a été, on ne peut plus clair. « C'est la constitution que je reconnais », a-t-il déclaré en substance, réaffirmant ainsi son soutien à Laurent Gbagbo. Le préfet de la région des Lacs, selon un des chefs de village, « n'a même pas fait cas des milices, mercenaires et autres forces irrégulières qui écument la ville, encore moins des armes entreposées au palais ». Nanan Augustin N'Dri Boigny III, le chef de canton, souligne que si le chef coutumier ne doit pas faire de la politique active, il n'en demeure pas moins garant de la vie des populations qu'il a en charge. En veillant sur leur sécurité, leur bien-être et aussi en ayant envers eux et pour eux un devoir de vérité ».
Ousmane Diallo à
Yamoussoukro
Ousmane Diallo à
Yamoussoukro